Qu'est-ce que cela change de reporter la 5G ? Cela décale dans le temps l'arrivée de la 5G. Derrière ce sujet se cache un premier enjeu qui est l'aménagement du territoire. Plus tardivement nous lancerons la 5G et plus tardivement nous achèverons la couverture nationale de 5G et 4G+. Vous savez que nous avons été en retard sur la 4G et qu'il a fallu un coup de collier extrêmement important du secteur. Nous étions en 2016, le 27ème pays sur 28, en couverture 4G. Grâce à tous les efforts réalisés par les opérateurs, en 2019, nous sommes 13èmes. Grâce à ce New Deal mobile conclu à l'initiative du gouvernement, et en particulier de Julien Denormandie, avec les opérateurs et l'Arcep, j'ai bon espoir que d'ici deux ans, nous soyons dans le peloton de tête en Europe sur la couverture 4G. En définitive, plus tard nous lançons la 5G, plus nous serons en retard sur ce chantier national d'aménagement du pays sur la 5G.
Le deuxième enjeu est économique. Nous attendons de la 5G une appropriation par les industriels. Pour être honnête, nous n'assistons pas à une ruée des industriels français vers la 5G. Néanmoins, c'est un enjeu de compétitivité. L'Allemagne et son tissu industriel sont très engagés sur la 5G. Par exemple, si vous jouez sur la compétitivité des infrastructures portuaires, le port de Hambourg est très avancé dans l'Internet des objets en 4G et demain en 5G. Lorsque les grands acteurs de la logistique se demanderont s'ils vont plutôt s'installer près de Hambourg, de Dunkerque ou du Havre, il est évident que la question de la 5G entrera en ligne de compte. Il y a un enjeu de compétitivité.