Face à la gravité des conséquences économiques de la crise sanitaire, la délégation sénatoriale aux outre-mer a décidé de se saisir de ce sujet pour apporter son éclairage sur la situation des outre-mer et faire des propositions. Trop souvent, des dispositions prises à l'échelon national se sont révélées insuffisamment adaptées, voire complètement inadaptées, aux particularités des outre-mer dans leur diversité.
La délégation a en outre souhaité s'inscrire dans une perspective de redémarrage et de résilience des territoires.
Avec nos trois rapporteurs, Stéphane Artano, Viviane Artigalas et Nassimah Dindar, nous avons procédé à une première série d'auditions transversales qui nous ont permis d'avoir un large panorama des défis à relever. Nous avons ainsi entendu la Fédération des entreprises des outre-mer (FEDOM), l'Association des chambres de commerce et d'industrie des outre-mer (ACCIOM) et quatre institutions financières très investies dans les outre-mer : l'Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts et consignations-Banque des territoires, Bpifrance et l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE).
Après l'audition de Mme la ministre des outre-mer, le 14 mai dernier, un premier point d'étape a été dressé par nos rapporteurs et transmis au Premier ministre.
Nous avons lancé dans la foulée une nouvelle série d'auditions axées sur des thématiques sectorielles : le transport aérien, le BTP, le logement social, l'agriculture, la pêche, le numérique et, la semaine prochaine, le tourisme.
Nous vous remercions, madame le président, messieurs les directeurs, d'avoir répondu à notre invitation pour cette table ronde sur le thème des données statistiques et des perspectives économiques.
Cette question est apparue à plusieurs reprises lors de nos travaux, certains de nos interlocuteurs regrettant de ne pouvoir disposer de données actualisées concernant leurs territoires. C'est un handicap pour les acteurs économiques, les décideurs publics et vis-à-vis des autorités européennes, qui subordonnent généralement le maintien de leurs aides à des bilans chiffrés.
La situation des territoires ultramarins est hétérogène en matière de données disponibles. L'absence de données actualisées pour certains territoires, l'accès à des indicateurs en nombre limité ou calculés différemment pour d'autres territoires sont un handicap. Un rattrapage est donc essentiel pour améliorer les facteurs de reprise et de réussite pour les économies ultramarines. Nous pensons que la crise actuelle doit être une opportunité d'améliorer les choses.
Vous nous direz quelles améliorations attendre de ce côté-là et les perspectives que vous discernez avec les instruments dont vous disposez.