Intervention de Gérard Longuet

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 16 juillet 2020 à 8h40
Production d'énergie dans le secteur agricole — Examen du rapport de jean-luc fugit député et roland courteau sénateur

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, sénateur, président de l'Office :

Merci pour ce travail remarquable. Vous êtes partis du point de vue de l'exploitation agricole, comme le demandait la commission des affaires économiques du Sénat, à l'origine de ce rapport ; mais on aurait pu imaginer prendre une tout autre focale, en partant de l'espace terrestre, un bien rare, contraint, limité, et des systèmes d'exploitation qui transforment cet espace, dont l'agriculture à proprement parler. Votre approche - je ne la critique pas en le disant car j'y suis favorable - traite des sols agricoles cultivés, et pas du tout des autres usages des sols - au premier chef de la forêt, alors que la biomasse bois contribue pour beaucoup à la production énergétique. L'ensemble se tient puisque l'usage des sols au sens large dépend de la productivité des sols consacrés aux aliments. Je crois qu'il faudrait donc bien préciser, d'emblée, le champ que vous avez circonscrit pour cette étude, à savoir les seuls sols agricoles cultivés.

Une chose également à préciser : dans son rapport global à l'énergie, l'agriculture est-elle excédentaire, consommant moins d'énergie qu'elle n'en produit, ou déficitaire, consommant davantage qu'elle n'en produit ? Et par quelles voies, à quels facteurs doit-on ce bilan, positif ou négatif ? Quid, en particulier, du rôle des labours, des engrais, du glyphosate, et même, de la forêt ? Je considère, pour ma part, que la forêt est un stockage d'énergie, un outil d'amortissement conjoncturel, dans les espaces impropres ou peu propices à l'agriculture, par exemple les terrains trop pentus. Ces facteurs évoluent avec les techniques, d'ailleurs, on le voit dans le temps, avec l'abandon des terres qui demandent le plus d'énergie - trop d'énergie ? - pour être cultivées : la culture en terrasse a été ainsi abandonnée dans l'Ardèche ou le Massif central, car elle demandait trop de main-d'oeuvre, alors qu'avec les tracteurs les terres longtemps incultivables de la Champagne ont été rendues propres à l'agriculture.

Enfin, quelle place faites-vous aux déchets agricoles, je pense en particulier aux granulés biocombustibles et plus précisément aux agro-pellets ?

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