Pour répondre à Bruno Sido, nous avons auditionné 153 personnes. Certes, l'entreprise évoquée produit du bio-kérosène et aurait effectivement pu avoir sa place, mais il nous a fallu limiter les auditions.
Un mot sur la qualité des sols selon les techniques de culture agricole utilisées, pour dire à quel point la question est plus complexe qu'on ne le croit souvent, en particulier quand on fait un lien mécanique entre labour et consommation d'énergie. J'ai eu l'occasion de comparer trois parcelles de maïs, l'une en culture traditionnelle, la deuxième en bio et la troisième en technique de conservation des sols, utilisant du glyphosate de façon très ponctuelle. J'ai examiné de près les trois sols à l'issue des cultures, tâchant de voir, à la structure, à la composition, lequel des trois s'en sortait le mieux. Le résultat, c'est que le sol en agriculture bio était bien plus tassé, du fait d'un nombre de passages plus grand de machines ou de pas, tandis que le sol qui a bénéficié de la technique de conservation des sols présente une structure plus aérée, ce qui est meilleur pour les orages, pour les micro-organismes, etc.
Nos vingt propositions peuvent nourrir le plan de relance - je préférerais, pour ma part, que l'on parle de plan de relance et de transition, car nous ne devons pas revenir au point de départ. Nous voulons professionnaliser davantage et mieux accompagner les demandes que la société adresse aux agriculteurs quand on parle d'énergie - par exemple avec la méthanisation pour les déchets agricoles, qu'il faut non seulement collecter, mais encore traiter. C'est tout un ensemble d'outils à mobiliser : économie circulaire, machines agricoles au biogaz, hydrogène, tous ces sujets sont liés, ils font partie de la relance et de la transition à condition d'être utilisés dans des projets de territoire.
Je rencontre le ministre de l'agriculture ce soir, je lui remettrai notre rapport, ainsi qu'à la nouvelle ministre de la transition écologique, qui, quand elle était députée et présidente de commission, m'avait dit son intérêt pour que nous venions présenter nos propositions devant sa commission. J'ai aussi l'intention d'offrir notre rapport à la DGEC, il faut qu'on évolue.
Notre Office ne pèse pas assez dans le débat public, malgré la grande qualité de ses travaux : il faut mieux les diffuser, faire que nos collègues nous lisent - je n'ai pas la solution concrète, mais je sais que c'est un enjeu important.