Intervention de Philippe Juvin

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 25 juin 2020 à 9h30
Audition du professeur philippe juvin chef du service des urgences de l'hôpital européen georges-pompidou

Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'Hôpital européen Georges-Pompidou :

La question est importante mais la réponse n'est pas facile. Les choses ont été globalement bien gérées même si, c'est une vérité, des patients n'ont pas pu aller en réanimation faute de lits disponibles. Or, si les choses ont été globalement bien gérées, c'est parce que l'on a imposé un médecin à côté du directeur administratif, pour prendre des décisions médicales et non pas administratives : c'était la première fois, et ça a marché.

S'agissant des ARS, il y a eu des catastrophes mais aussi de bons interlocuteurs. On retrouve la même hétérogénéité dans le niveau des directeurs d'hôpital, entre ceux qui font confiance - et laissent le train partir, pour reprendre l'exemple que j'évoquais tout à l'heure - et ceux qui veulent tout régenter et vérifient chaque case du formulaire - et le train sanitaire ne peut pas partir.

Je ne suis pas opposé par principe à l'administration, mais il est vrai que plus celle-ci est importante, plus elle prend du temps à ceux dont ce n'est pas le métier. Nous, les médecins, passons beaucoup de temps à faire autre chose que de la médecine : aller aux réunions, etc. Lors de cette crise, je me suis davantage occupé des malades, et c'était la première fois.

C'est pourquoi il faut, en effet, « dégraisser le mammouth ». Je rappelle que dans l'hôpital public (hors agences), on compte un administratif pour un médecin, contre un administratif pour deux médecins dans le secteur privé (les cliniques).

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion