Le fait que des malades n'aient pas bénéficié d'un accès à la réanimation qu'ils auraient eu en temps normal est une certitude. Dans quelle proportion ? Je ne sais pas. Un bon indicateur qu'il faudra regarder est la proportion des plus de 85 ans en réanimation pendant le confinement, comparée à celle constatée en temps normal : on constatera sans doute une baisse des plus de 85 ans, alors que cette proportion aurait dû rester constante, voire supérieure puisque le coronavirus touche particulièrement les personnes âgées.
Nous sommes certes passés de 5 000 à 10 000 lits de réanimation en deux semaines, mais c'était du bricolage. Il n'y a pas de mystère : une telle hausse se paie nécessairement par une moindre qualité. Les nouveaux lits ont été ouverts en « mode dégradé », avec des équipes pas habituées, des matelas inadaptés, des salles de réveil ou des blocs opératoires transformés en salles de réanimation, etc.
Un autre aspect de la question concerne les EHPAD : il est très clair que de nombreux patients y ont été maintenus, avec une qualité de soins nécessairement moindre, notamment pendant les trois semaines où l'hôpital était totalement débordé. Il faudrait mener des enquêtes très précises pour obtenir des chiffres, ce qui ne sera sans doute jamais fait. Je suis intarissable sur le sujet des EHPAD : n'hésitez pas.