Il s’agit, une fois de plus, de réparer des anomalies grossières.
Dans les années quatre-vingt, quand on a transféré les lycées aux régions dans le cadre de la décentralisation, aucune compensation financière n’était prévue.
La Martinique, la Guadeloupe et La Réunion étaient sous-dotées, bien entendu, et des milliers d’enfants n’allaient pas au lycée, car il n’y en avait pas. Il a fallu inventer une taxe, pour permettre à ces collectivités de construire des lycées – la Martinique est ainsi passée de 3 à 21 lycées. Vous mesurez au passage le retard qui était le nôtre !
Une taxe est notamment perçue à l’aéroport sur les billets d’avion. Lorsque je vais en Guadeloupe, le véritable prix de l’aller-retour, c’est 80 euros, mais je dois débourser 300 euros, la différence s’expliquant par cette taxe, qui abonde les finances des collectivités. Une taxe de plus qui vient frapper le consommateur au porte-monnaie !
Or, pendant deux mois, en pleine période touristique, nous n’avons plus vu aucun passager ! Des dizaines de milliers de billets d’avion n’ont pas été émises, et des centaines de milliers d’euros ne sont donc pas entrées dans les caisses des collectivités.
Dès le mois d’avril dernier, nous alertions le Gouvernement sur les pertes de recettes constatées sur l’octroi de mer et d’autres taxes « locales ». Une compensation a été prévue pour l’octroi de mer, de même que pour certaines taxes, mais pas pour la taxe frappant les passagers, alors même que son produit continuera à aller cahin-caha tant que le covid circulera.
Je rappelle que le test est obligatoire pour entrer en Martinique – je viens de faire le mien, car je pars la semaine prochaine –, que l’activité touristique ne reprendra pas immédiatement et que les avions voyagent à moitié vide. Cette crise de la taxe du billet d’avion risque donc de durer toute l’année 2020.
Par conséquent, il faut inclure dans les compensations prévues cette taxe sur les passagers.