Dans trois quarts d'heure, je recevrai une Marianne d'Or pour notre action d'accompagnement des populations pendant la crise. Notre première mission est la protection et la prévention. Nous devons donc entretenir des liens très forts avec les maires et les populations. Nous cherchons à développer la police du quotidien - c'était un thème cher à mon prédécesseur et j'ai repris le flambeau. Nous avons arrêté de dissoudre des brigades, car le maillage territorial est important. Nous avons aussi de nombreuses réunions de travail avec les élus.
Les contrôles en zones rurales pendant la crise sanitaire avaient pour but d'éviter la dissémination du virus. Je prendrai aussi l'exemple des contrôles routiers : en cas d'excès de vitesse, même minime, on devrait sanctionner. Pourtant, nous avons réalisé 14 millions de contrôles pendant la crise sanitaire et le taux de verbalisation n'a été que de 4 %. De même, on a vu des gendarmes prendre des cafés avec les « gilets jaunes » sur les ronds-points : on a dit que nous pactisions avec eux, mais, au final, les barrages étaient levés sans problème... Telle est notre tradition.
La gendarmerie habite au sein de la population sur laquelle elle veille, avec un contrôle social fort de la population. Fils de gendarme, je savais que je devais rester sage, sinon mon père en aurait aussitôt entendu parler ! Toutefois, on note un éloignement de la population. La sociologie des recrutements a évolué, avec des personnes venues de la ville, plus individualistes. On doit inverser la tendance. On a mis en place des formations où les maires interviennent pour dire ce qu'ils attendent de la gendarmerie. On s'efforce de mettre le plus d'effectifs sur le terrain pour aller au contact des populations. La police et la gendarmerie n'ont de sens que si elles sont proches des populations.