Intervention de Olivier Dussopt

Réunion du 22 juillet 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Fiscalité des gafam et politique fiscale intra-européenne

Olivier Dussopt :

Monsieur le sénateur, vous l’avez dit, votre question fait écho aux travaux du Sénat, et tout au long du week-end dernier, à l’occasion de l’examen du troisième projet de loi de finances rectificative, nous avons échangé sur la pertinence et l’utilité de taxer les GAFA et les activités numériques. Vous avez souligné à quel point un certain nombre de propositions sont importantes.

Le Gouvernement partage nombre des orientations que vous avez rappelées : la nécessité d’une harmonisation européenne et la nécessité de mettre fin aux distorsions de concurrence. Nous nous rejoignons sur ce point. Les entreprises en question sont des multinationales avec des actifs pour la plupart incorporels, qui ont la possibilité de réaliser des profits extrêmement rapidement sur un marché sans présence physique. Par ailleurs, elles sont particulièrement délocalisables.

Il faut apporter une réponse. Nous le savons, les règles de la fiscalité internationale ne sont pas adaptées pour mettre fin à cette distorsion.

Vous l’avez dit vous-même, la meilleure réponse est internationale : telle est la position du Gouvernement. Nous avons d’ores et déjà pris l’initiative de mettre en place, en France, une taxe GAFA, qui rapportera, en 2020, plus de 300 millions d’euros à l’État. Une telle initiative devrait encourager les partenaires de la France à agir. D’autres pays tels que l’Italie, l’Espagne, l’Indonésie, ou encore la Turquie ont effectué une démarche identique et nous accompagnent dans cet effort.

Pas plus tard que samedi dernier, l’OCDE a de nouveau affirmé sa volonté d’une position commune et s’est fixé l’objectif d’un accord international sur la question de la fiscalité du numérique d’ici à la fin de l’année.

Au-delà de notre initiative nationale, nous vous rejoignons lorsque vous affirmez que l’échelon le plus pertinent pour agir est l’échelon européen. Vous avez souligné avec raison le caractère historique de l’accord intervenu ce week-end lors du sommet européen. À l’occasion de la négociation de cet accord, le Président de la République l’a rappelé hier soir, la question du numérique a été posée.

À un moment où l’Europe doit s’interroger sur ses propres ressources, l’harmonisation est nécessaire. C’est en ce sens que la France travaille, pour partager avec vous ce combat et faire en sorte que le secteur du numérique ne bénéficie plus de telles distorsions de concurrence.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion