Nous avons tous vécu cette crise de manière différente. Je suis Français établi hors de France. Fin décembre, j'avais déjà entendu parler du coronavirus ; en janvier, les écoles françaises au Vietnam fermaient ; le 6 février, Air France arrêtait ses vols en provenance et vers la Chine, mais Aéroports de Paris a continué à recevoir quotidiennement des vols d'Air China, sans aucun équipement spécifique ; le 8 février, je recevais des messages d'alerte très précis de Wuhan et de Hong Kong ; le 9 février, j'étais accueilli à Bamako par des personnes en combinaison, on prenait ma température, on me donnait du gel hydroalcoolique et on me faisait remplir une fiche ; pendant ce temps, à Roissy, à part une affichette, rien !
Le virus n'avait ni passeport ni frontière. Nous devons tirer sérieusement des leçons de cette gestion à nos frontières. Quelque 180 000 Français ont été rapatriés par les consulats qui ont, parfois sciemment, mis des personnes contaminées dans les avions. Je souhaiterais donc que nous entendions le centre de crise du ministère de l'Europe et des affaires étrangères qui a fait un travail remarquable ainsi que l'ambassadeur de France en Chine - et le consul de France à Wuhan -, qui nous ont alertés très tôt - dès la fin du mois de janvier -, mais qui n'ont pas été entendus ou écoutés.
Aujourd'hui, la crise continue, parfois de manière catastrophique, aux États-Unis, au Brésil, au Mexique, au Chili, etc. La moitié de la planète a été confinée ; il faudra faire un bilan de ce qui s'est passé afin de faire face aux futures pandémies.