Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 22 juillet 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Loi de programmation pluriannuelle pour la recherche ii

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, vous connaissez parfaitement l’enseignement supérieur, vous en êtes issue. Vous ne pouvez ignorer ses problèmes, vous les avez vécus. Dès lors, il est difficile de comprendre pourquoi, dès votre arrivée à la tête de ce grand ministère qui prépare l’avenir de nos jeunes, mais également de notre pays, vous n’avez pas lancé immédiatement un grand plan de relance globale sur le quinquennat, afin de rattraper les sous-investissements structurels dont souffrent nos universités.

Les investissements ont été insuffisants depuis vingt ans, c’est un fait, mais c’est aujourd’hui le problème majeur. Il faudrait ouvrir une nouvelle faculté tous les ans pour accueillir les plus de 30 000 étudiants supplémentaires, alors que la dotation par étudiant ne cesse de baisser : elle est à l’heure actuelle au niveau de 2008. Ce problème financier pèse également sur l’emploi, avec une baisse très nette des recrutements due à la précarisation de l’emploi des enseignants-chercheurs, à laquelle vous commencez enfin à répondre avec le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, que vous avez présenté ce matin en conseil des ministres.

Cependant, 99 % des 25 milliards d’euros annoncés ne seront disponibles qu’après 2022 ; de plus, ces crédits, qui reposent sur des appels à projets, ne sont pas garantis. Les universités ont besoin de moyens maintenant et ne peuvent attendre le prochain quinquennat.

Madame la ministre, nous venons d’examiner trois projets de loi de finances rectificative, dans le cadre desquels vous aviez l’occasion de garantir des crédits, afin de financer vos annonces. Pourtant, vous attendez deux jours après la fin des débats pour annoncer l’ouverture de 10 000 places supplémentaires. Comment les financerez-vous ? Aucune aide n’est prévue non plus pour la mise en place, pendant l’été, d’un enseignement à distance, qui requiert pourtant des investissements, alors que vous avez refusé, ici comme à l’Assemblée nationale, tous les amendements qui tendaient à soutenir les doctorants et les boursiers pour la rentrée prochaine.

Rassurez-nous, madame la ministre, en nous disant que vous avez réservé vos efforts pour le projet de loi de finances à venir !

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