Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 30 juin 2020 à 14h30
Gestion des conséquences de l'incendie de l'usine lubrizol à rouen — Débat interactif

Elisabeth Borne :

Comme je l’ai rappelé, de nombreux outils existent pour impliquer les populations et développer la culture du risque. Je pense aux commissions de suivi de site, aux secrétariats permanents pour la prévention des pollutions et des risques industriels, au document départemental sur les risques majeurs.

Néanmoins, ces dispositifs paraissent aujourd’hui très formels et ne permettent pas d’assurer une sensibilisation large, efficace et pédagogique de la population face aux risques industriels.

C’est pourquoi j’ai décidé de lancer une mission pluridisciplinaire pour renforcer la culture du risque. Il s’agira, notamment, de poser un diagnostic partagé avec les parties prenantes pour redéfinir les enjeux et les attentes en matière d’information et d’acculturation au risque, d’examiner la pertinence des dispositifs existants et d’identifier les outils et les canaux les plus efficaces pour sensibiliser le grand public avec pédagogie. Il s’agira aussi de proposer des pistes d’approches participatives mobilisatrices pour mieux associer les élus.

Vous savez que la France est dotée d’un réseau national d’alerte composé d’environ 4 500 sirènes, sous le pilotage du ministère de l’intérieur. Ces sirènes sont testées le premier mercredi du mois dans les plus grandes villes.

Depuis plusieurs années, les réseaux sociaux sont aussi largement utilisés par les préfectures, ce qui peut améliorer l’information. Par ailleurs, d’autres dispositifs sont à l’étude par le ministère de l’intérieur, notamment pour faire sonner les téléphones portables dans les zones en cause.

Il existe au demeurant une directive européenne de 2018 qui prévoit que les alertes publiques soient transmises aux utilisateurs finaux concernés par les fournisseurs de services mobiles de communication. Le Gouvernement se prépare à mettre en œuvre cette directive. Comme le recommande la commission d’enquête, le dispositif dit « Cell Broadcast » devrait être testé en grandeur réelle d’ici à la fin de l’année 2021.

Je suis d’accord avec vous, madame la sénatrice, il est important d’impliquer les élus dans la gestion des crises et dans les bonnes pratiques. Il est essentiel de les associer aux exercices qui sont menés en application des plans particuliers d’intervention. Une telle association devrait être généralisée, afin que l’État et les élus agissent main dans la main, pour faire face à des catastrophes telles que celle que nous avons connue à Rouen.

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