Intervention de Jean-François Husson

Réunion du 30 juin 2020 à 14h30
Gestion des conséquences de l'incendie de l'usine lubrizol à rouen — Débat interactif

Photo de Jean-François HussonJean-François Husson :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, après l’incident de Lubrizol en 2013, l’État, par la voix du préfet, s’était engagé publiquement à mettre en place des ateliers d’écriture en invitant les acteurs du territoire compétents à travailler ensemble pour que les informations transmises en cas d’incident industriel puissent être comprises et assimilées par les populations.

Ce travail d’écriture n’a jamais eu lieu et les mêmes erreurs de communication sur la qualité de l’état sanitaire de l’air ont été reproduites en 2019. Elles ont largement contribué à discréditer la parole des autorités, car celles-ci n’étaient pas « entendables ». Pensons simplement à la cacophonie qui a régné après la survenance de l’incident, avec six déplacements ministériels en une semaine pour autant de déclarations divergentes !

Que comprend le public lorsqu’on lui dit qu’il n’y a pas de toxicité alors même qu’il voit un incendie hors norme dégageant un impressionnant panache noir ?

Que comprend le public quand le préfet parle d’une qualité de l’air « habituelle » alors qu’il est, dans le même temps, soumis à des effluves extrêmement malodorants, qu’il ressent des irritations, des nausées et des maux de tête ?

Face aux crises, l’État ne peut pas avoir raison tout seul, notamment parce que ces crises sont complexes et que l’État central ne saurait, par nature, avoir une complète connaissance du terrain, au contraire des associations et des collectivités. Nous avons besoin de cette subsidiarité.

La France dispose d’associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, qui exercent une mission de service public aux côtés de l’État, et leur caractère professionnel est avéré. Pourquoi laisser de côté la parole de ces associations expertes ? Madame la ministre, que comptez-vous faire pour développer la culture du risque, notamment en intégrant mieux les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa), comme vous y invite la commission d’enquête ?

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