Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 17 juin 2020 à 9h00
Audition de M. René Troccaz consul général à jérusalem

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Monsieur le Consul Général, je vous remercie de vous être rendu disponible depuis Jérusalem, dans une période où nos regards se tournent vers les territoires palestiniens, tant nous sommes préoccupés par la perspective de l'annonce éventuelle au 1er juillet de l'annexion de la vallée du Jourdain. Comme vous le savez, nous avons entendu l'ambassadeur Eric Danon la semaine dernière.

Monsieur le Consul, je serai direct : ne sommes-nous pas en train d'assister, dans une certaine impuissance, à la disparition de l'espoir de paix qu'avaient fait naître les accords d'Oslo ? Quelle est la situation dans les territoires ? Faut-il craindre une flambée de violence ou une nouvelle Intifada ? Quelle est l'atmosphère ? Comment cela est-il ressenti ?

Ce projet d'annexion de la vallée du Jourdain, que le nouveau Gouvernement israélien pourrait présenter à la Knesset début juillet, s'il devait se concrétiser, ne marquerait-il pas un point de non-retour ? Un point, au-delà duquel nous basculerions dans une situation nouvelle, dont nul ne peut cerner les contours, mais qui serait assurément porteuse de très grands dangers.

Les Israéliens, en annexant la vallée du Jourdain et en relançant la colonisation aux abords de Jérusalem, ne rendent-ils pas de facto impossible la solution à deux États ?

Quel est aujourd'hui l'espoir qu'un État palestinien voie le jour et sous quelle forme ? Que répondre à ceux qui saluent, dans le plan Trump, la perspective d'un État palestinien, même considérablement rogné ?

Le ministre des Affaires étrangères nous a assuré que la France ne resterait pas sans réaction : quelle pourrait être cette réaction, selon vous ? Certains évoquent des sanctions européennes. Est-ce crédible, alors que l'Union européenne est très divisée sur le sujet ? Elle sera présidée prochainement par l'Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères, en visite en Israël la semaine dernière, ne s'est pas rendu dans les territoires palestiniens.

L'Autorité palestinienne apparaît aujourd'hui terriblement fragilisée ; la bande de Gaza est dans une situation sociale et économique catastrophique, et le Hamas, qui a encore tiré une roquette lundi soir, menace de reprendre le cycle de la violence... Que peuvent faire, concrètement, la France et l'Europe dans ce dossier dont l'évolution est inquiétante ?

Enfin, comme vous le savez, nous avons prévu une mission parlementaire d'information en Israël et dans les Territoires : quand sera-t-elle possible à votre avis et quel pourrait être son rôle à votre sens ?

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