Intervention de Bruno Sido

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 17 juin 2020 à 9h00
Audition de M. René Troccaz consul général à jérusalem

Photo de Bruno SidoBruno Sido :

Merci, monsieur le Président. La ville de Jérusalem a au moins 3 000 ans d'histoire et demeure l'épicentre des trois religions monothéistes. La question des représentations diplomatiques à Jérusalem relevait du statu quo depuis l'adoption de la résolution 478 du Conseil de sécurité de l'ONU en 1980, appelant les ambassades à se retirer de la ville.

En 2017, le Président américain a décidé d'appliquer à la lettre le « Jerusalem Embassy Act » adopté en 1995 par le Congrès américain, disposant que la capitale israélienne était Jérusalem depuis 1950. Le maintien de l'ambassade américaine à Tel-Aviv ne tenait que sur demande suivie d'une signature tous les six mois au motif d'intérêts de sécurité nationale.

Contrairement à tous ces prédécesseurs, Donald Trump n'a pas signé à ce document. Monsieur le Consul, selon vous, le retour physique de la diplomatie américaine à Jérusalem entraînerait-il à terme d'autres pays (outre le Brésil dont le Président a pris la même décision) ? Avez-vous pu sentir des changements liés à cette décision dans les différentes communautés et dans la ville ?

Appartenant à « l'Ancien Monde », je ne peux que me rappeler la visite à Jérusalem du Président Jacques Chirac en octobre 1996 et de ces deux phrases : « it's not a method » et « this is a provocation » qui résonnent encore dans les mémoires. Nous ne pouvons que regretter que ces deux phrases soient plus mimées que comprises aujourd'hui. Tristement, ces deux phrases restent d'actualité. Par ailleurs, cela a été dit la semaine dernière ici, la réaction française au plan Trump-Netanyahou, fut assez discrète, hélas.

Pensez-vous que ce recul s'inscrive dans la lassitude collective de la communauté internationale ou y a-t-il encore de l'espoir pour que nous assistions à une remobilisation de la diplomatie française ?

Nous imaginons qu'en tant que Consul général, vous avez des échanges avec vos homologues étrangers dans la ville. Quels signaux percevez-vous laissant penser à un réinvestissement de la communauté internationale sur le dossier Jérusalem ? Parle-t-on encore de « confiscation de Jérusalem Est » ? Je vous remercie.

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