Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 juin 2020 à 15:5
Bilan et perspectives de l'opération barkhane — Audition de Mme Florence Parly ministre des armées

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Madame la ministre, notre cycle d'auditions consacrées aux enjeux et aux perspectives de l'opération Barkhane nous a conduits à entendre des responsables politiques, militaires, experts ou chercheurs pour aller au fond des choses et porter une appréciation objective sur les résultats.

L'actualité récente doit nous pousser à l'optimisme, avec la neutralisation d'Abdelmalek Droukdal par nos forces spéciales au nord du Mali, auxquelles j'exprime le respect et le soutien de notre commission. Pour autant, cette victoire ne doit pas masquer des difficultés. La recrudescence d'actions terroristes, en grande partie due au conflit entre Daesh et Aqmi, la reconstitution de fait d'un sanctuaire terroriste dans la zone des trois frontières et la poursuite des exactions intercommunautaires sont des éléments inquiétants.

Quelles sont nos options stratégiques ? L'engagement de certains de nos alliés paraît marquer le pas. Le Tchad semble revoir son engagement à la baisse, et le soutien américain reste précaire. Le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est espéré pour la fin du mois de juin. La force conjointe G5 Sahel reste assez peu active. La task force Takuba se met en place, mais le nombre de pays contributeurs reste faible. La situation est-elle figée ? De nouveaux partenariats sont-ils envisageables ? Quelles sont les conclusions de l'évaluation militaire réalisée dans la perspective du sommet de Nouakchott, qui aura lieu à la fin du mois ? Quelles sont les conséquences budgétaires de l'effort supplémentaire consenti par la France au profit de l'opération Barkhane et de l'opération intérieure Résilience ?

Seule une solution politique permettra de mettre un terme aux violences qui minent la région. Quels progrès sont réalisés avec nos partenaires régionaux à cet égard ? Quid de l'Algérie, dont la position semble avoir récemment évolué ? Ne pensez-vous pas que les multiples allégations d'exactions de contingents alliés, dont la presse s'est fait l'écho ces dernières semaines, compliquent encore un peu plus la situation ? Quelle réponse appellent-elles ?

Tous les acteurs de la crise, militaire ou civils, reconnaissent le rôle clef du développement pour stabiliser la région. La coordination entre les acteurs du développement, les acteurs diplomatiques et les forces armées vous semble-t-elle avoir progressé ?

Deux sujets d'actualité sont très préoccupants. L'incendie du sous-marin nucléaire d'attaque Perle risque d'avoir des conséquences opérationnelles et industrielles assez lourdes. Et comment nos alliés, dont les États-Unis, ont-ils réagi lorsque la frégate Courbet, qui surveillait l'embargo sur les armes au large de la Libye, a été agressivement pointée au laser par la Turquie, pays membre de l'OTAN ?

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