La démocratie s’est exprimée et je veux dire à tous mes collègues que, dès cet instant, je suis le porte-parole de toutes les sénatrices et tous les sénateurs de métropole, d’outre-mer et des collègues qui représentent les Français établis hors de France. Nous sommes une assemblée de liberté, où chaque voix est respectée. Croyez-moi, j’en serai le garant.
Vitalité de la démocratie, force des territoires, le Sénat au service de la République : tel est le projet que je vous ai proposé pour les trois prochaines années.
Oui, je le crois, et c’est le sens de mon engagement : être sénateur, c’est faire vivre la démocratie, incarner le territoire, être au service de la République et des citoyens. Et nous pouvons tous, avec nos sensibilités et nos différences, nous retrouver autour de ces principes.
Que serait notre démocratie sans le bicamérisme, sans une deuxième chambre ne procédant pas de l’élection présidentielle, sans ce contre-pouvoir institutionnel ? Dans le cadre de la Constitution de la Ve République, ce contre-pouvoir puise son origine dans le discours de Bayeux du général de Gaulle. Permettez-moi de le citer : « Il faut donc attribuer à une deuxième Assemblée, élue et composée d’une autre manière, la fonction d’examiner publiquement ce que la première a pris en considération, de formuler des amendements, de proposer des projets […]
« Tout nous conduit donc à instituer une deuxième Chambre dont, pour l’essentiel, nos Conseils généraux et municipaux éliront les membres. »
Nous sommes autonomes, libres et indépendants. Nous sommes héritiers, mais aussi acteurs, d’une « façon sénatoriale » de faire de la politique : avec sérieux et calme, mais avec vigueur ; sans précipitation, mais avec détermination.
Nous plaçons au-dessus de toute autre considération l’intérêt du pays. Nous sommes cet « espace de respiration » dans la République, cet espace de débat, cet espace où chacun se respecte, un espace où la solidarité nationale s’exprime quand il s’agit de l’essentiel.
Le Sénat a dit majoritairement « oui » chaque fois qu’il s’est agi de voter, par exemple, les projets de loi d’urgence sanitaire ou les projets de loi de finances rectificative. Mais il a dit « non » chaque fois que les droits du Parlement étaient menacés, chaque fois qu’il s’est agi de fragiliser le lien de proximité entre le parlementaire et le citoyen, que la loi sur le non-cumul des mandats a déjà entamé.
Mes chers collègues, on ne renforce pas la démocratie en abaissant le Parlement par la réduction de ses pouvoirs ou du nombre de ses membres.