Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 octobre 2020 à 15h45
Réunion constitutive

Photo de Jean BizetJean Bizet :

Avant tout, je félicite Jean-François Rapin, qui, vous l'avez deviné, connaît déjà bien l'Europe. Je salue celles et ceux d'entre vous qui ont rejoint cette commission, sans oublier les anciens. Je retrouve avec intérêt quelques visages connus, comme ceux de Catherine Morin-Desailly et de Catherine Fournier. De nombreux sénateurs avaient demandé à rejoindre la commission, preuve que, dans cette maison, l'Europe est perçue avec une acuité croissante.

L'Europe, c'est le temps long, celui des accords, des alliances et des compromis : quiconque refuse de le comprendre ne peut pas comprendre l'Europe.

Je vous livrerai trois mots, que j'ai glanés au cours de mes entretiens, notamment avec les différents ambassadeurs des États membres de l'Union.

Bien sûr, je rends hommage aux pères fondateurs, qui ont fait l'Europe. Mais maintenant, comme l'a dit l'ancien ambassadeur Claude Martin, « il nous faut faire les Européens », et ce n'est pas la tâche la plus facile.

L'ambassadeur d'Allemagne en poste à Paris, qui vient d'être nommé chef de la délégation de l'Union européenne à Ankara, disait pour sa part : « Pour aimer l'Allemagne, il faut d'abord la comprendre. » Il ajoutait - je précise qu'il a épousé une Française : « Il faut d'abord aimer les Français, et ensuite les comprendre. » J'ajoute à propos des Anglais : il vous est fortement conseillé de les aimer, mais, surtout, renoncez à les comprendre. (Sourires.)

Enfin, « il faut que l'Europe parle, de plus en plus, le langage de la puissance avec la grammaire de la solidarité ». Ce sont les propos du nouveau secrétaire d'État chargé des affaires européennes.

Pour garantir la puissance d'un État ou d'un continent, il faut une armée, une monnaie et une économie. L'armée, ce n'est pas l'armée européenne, mais l'armée des Européens ; au sujet de la monnaie, il va falloir aller très vite vers l'union des marchés de capitaux ; et, pour ce qui concerne l'économie, il faut pousser plus loin encore la mutation de la politique de la concurrence.

Il s'agit là d'une feuille de route assez large pour cette commission, qui - je ne suis pas objectif ! - est, selon moi, la plus belle des commissions parlementaires. Ce qui se passe en droit national se déroule, au minimum, deux ans plus tôt à l'échelle de l'Europe. Et, comme je l'ai constaté en Hongrie lors du dernier voyage que j'ai pu faire en tant que président, plus que jamais, il faut faire respecter les valeurs de l'Union, faire respecter précisément l'État de droit.

Je souhaite le meilleur à chacune et chacun d'entre vous, et d'abord au président de notre commission ! (Applaudissements.)

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