Merci à notre rapporteur. Nous examinons un texte dont tous, collectivement, nous attendions beaucoup. Il est naturel pour notre société de s'intéresser à sa recherche, en particulier dans une période de grande confusion comme la nôtre. Lorsqu'on parle de souveraineté ou de néonicotinoïdes, par exemple, on parle aussi de recherche.
Là où nous attendions un grand projet et une vision prospective, nous trouvons un texte très technique, qui relève plus de l'empilement que de la structuration. Le rapport annexé est, comme l'a dit notre rapporteur, une liste à la Prévert de belles intentions dont la mise en application nous reste inconnue.
Nous sommes d'accord pour regretter le manque d'ambition de la trajectoire. Là où nous attendions des contrats consolidés, harmonisés pour plus de sécurité, plus d'égalité entre les femmes et les hommes, nous trouvons une accumulation qui ne fait que complexifier davantage encore la situation. Il reste beaucoup d'interrogations sans réponse ; j'espère que nous obtiendrons des clarifications de la ministre en séance publique.
Comme je l'ai dit à la ministre en audition, il n'y a rien sur le continuum entre enseignement supérieur et recherche, alors que ces deux mondes sont poreux dans bien des secteurs et s'alimentent l'un l'autre.
Le texte est bancal, avec un équilibre entre la trajectoire du financement récurrent et celle du financement sur projet qui n'est pas du tout assuré. Pour ma part, je n'ai rien compris aux propos de la ministre, en particulier concernant les chiffres. Elle nous a parlé d'une hausse de 10 % immédiate et de 25 % d'ici à 2023, mais je ne les trouve pas dans le texte. Peut-être nos collègues financiers peuvent-ils nous aider sur ce point ?
La recherche a pâti d'un sous-financement chronique depuis des années. Nous aurions eu besoin d'un grand projet de loi que nous aurions tous salué. Pour qui a assisté aux auditions, c'est frappant : ce texte est un rendez-vous manqué.