Je salue moi aussi le rapport pertinent et équilibré de Laure Darcos sur cette loi de programmation qui, comme elle l'a souligné, n'est ni systémique ni structurante. Un point positif cependant : à l'évidence, nos enseignants-chercheurs sont passés maîtres dans l'art du copier-coller !
Avec l'étalement de la programmation au-delà de l'horizon des deux quinquennats que durera, au maximum, le mandat du chef de l'État, les efforts ne seront même pas pour demain, mais pour après-demain.
Je partage également l'analyse portée sur le volet des ressources humaines. Il faut saluer la revalorisation des régimes indemnitaires et les efforts pour faire sortir de la précarité les post-doctorants et retenir les jeunes talents. Les chercheurs ne rêvent pas tous d'un emploi à vie ; ils veulent surtout des contrats et des moyens diversifiés pour mener leurs travaux dans des conditions sécurisées.
Je regrette cependant que ce texte ne saisisse pas l'occasion de revaloriser le statut de nos doctorants. Il y a là matière à réflexion pour notre commission dans les mois à venir. Je déplore surtout que l'on ne donne pas toute sa place à l'université comme institution majeure du territoire en matière de recherche et d'innovation. Une fois de plus, l'approche territoriale, comme l'a bien dit Sonia de La Provôté, est plus qu'ignorée.
Je m'étonne qu'un projet de loi de programmation, dont l'un des objectifs est de replacer la recherche dans une relation ouverte avec la société, fasse aussi peu référence à l'ancrage et à la diffusion de la recherche dans les territoires, donc au partenariat avec les collectivités territoriales. La mise en réseau nécessite une approche multiscalaire autrement plus fine que la métropolisation qui innerve ce texte, au détriment des équilibres régionaux et territoriaux. Ce texte n'impacte-t-il pas négativement les capacités de recherche, d'innovation et d'enseignement supérieur des villes universitaires non métropolitaines ?