Intervention de Fabien Gay

Réunion du 22 octobre 2020 à 14h30
Certification de cybersécurité des plateformes numériques — Vote sur l'ensemble

Photo de Fabien GayFabien Gay :

À mon tour de confirmer, au nom du groupe CRCE, que nous voterons cette proposition de loi. Nous remercions nos collègues qui ont travaillé sur ce dossier, notamment M. Lafon et Mme la rapporteure.

Je partage les propos de Mme Primas : plus nous prenons du retard, plus nous nous mettons en difficulté sur une question essentielle, la souveraineté numérique. Et lorsque l’on évoque cette question, il faut parler aussi d’industrie.

Nous avons eu tout un débat, l’an dernier, sur la 5G. Mais le choix auquel nous confronte cette norme, comme nous l’avons vu en examinant une proposition de loi sur le sujet, est le suivant : soit des opérateurs chinois, soit des opérateurs américains. Pourquoi en sommes-nous là ? Parce que nous nous sommes nous-mêmes amputés de notre capacité industrielle à former un champion européen, en démantelant Alstom et en laissant Nokia subir des pertes sèches de salariés, qui concernent y compris ceux qui travaillent sur la 5G.

Le problème est donc pour partie industriel. Mais c’est aussi une question de société. Nous avons tous évoqué, dans nos interventions, même rapidement, le télétravail.

Le télétravail pose question ; il peut certes être porteur de gains pour l’entreprise et pour les salariés – je pense aux enjeux liés aux déplacements –, mais il peut être aussi source de reculs démocratiques et sociaux. Le télétravail peut être plus aliénant encore que le travail ordinaire, puisqu’il abolit la distinction entre vie professionnelle et vie sociale et privée.

Vous voyez que des questions de société se posent non pas à l’avenir, mais aujourd’hui même, avec force. De grands débats sont nécessaires : sur les questions de souveraineté numérique, sur les questions industrielles, sur le développement de la 5G – pour quoi faire ? Dans quelle société voulons-nous vivre ? Tout doit-il être connecté ? Des questions démocratiques, aussi, sont soulevées : qui aura accès aux nouveaux réseaux ? Comment ? Qui contrôlera ? Quid des données ? Et quel sera le travail de demain ?

J’entends, par ailleurs, que l’on veut soutenir les entreprises. Oui, nous avons d’importantes capacités, dans les start-up notamment ; mais nous avons aussi des difficultés.

Nous voterons cette proposition de loi. Reste que, au-delà des rapports que nous faisons, qui sont souvent de qualité, il nous faut véritablement travailler en commun, et assez rapidement, sur ce sujet.

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