Monsieur le ministre, mon premier sujet de préoccupation est le Brexit qui pourrait déboucher sur un accord minimal, voire une absence d'accord.
Le mandat de négociation confié à Michel Barnier comprenait la mise en place d'un partenariat étendu avec le Royaume-Uni, notamment en matière de sécurité, mais aussi de défense.
L'armée britannique est avec l'armée française celle qui compte en Europe ; membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Royaume-Uni doit être associé autant que possible à la défense de l'Europe. Or les dernières phases de la négociation nous inquiètent, la perspective de voir le Royaume-Uni participer à la politique de défense et de sécurité commune s'éloignant dangereusement....
Dans ce contexte inquiétant, quelles sont aujourd'hui les perspectives pour la coopération bilatérale de défense entre la France avec le Royaume-Uni, à la veille des dix ans des traités de Lancaster House ?
Je voudrais aussi évoquer le problème du financement de la défense européenne. Le Conseil européen de juillet dernier, en fixant le cadre financier pluriannuel pour 2021-2027, a révisé à la baisse les ambitions du Fonds européen de défense. Son montant a été ramené des 13 milliards proposés initialement par la Commission européenne, à 8 milliards, au détriment de l'objectif de constituer une véritable base industrielle et technologique de défense européenne, outil de souveraineté européenne.
Pourtant, dans le même temps, un plan de relance de 750 milliards d'euros a bien été adopté ! C'est l'autonomie stratégique de l'Europe qui est en cause, sans parler des dizaines de milliers d'emplois très qualifiés, localisés en Europe, de l'industrie de défense. L'écart entre le discours, celui d'une Europe puissante et souveraine, et les faits, est criant !
Même raisonnement pour la « Facilité européenne de paix », qui passe de 10 à 5 milliards de crédits, destinés aux opérations extérieures et l'équipement des armées des pays tiers....
Les tensions en méditerranée orientale, la crise du Haut-Karabakh, tout met en cause le rôle déstabilisateur de la Turquie. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la solidarité de certains de nos alliés européens à ce sujet, à la suite de l'incident très grave avec la frégate Courbet. La France s'est trouvée alors bien isolée en Europe. Quelles leçons en tire le Gouvernement ?