Intervention de Pierre Médevielle

Commission des affaires européennes — Réunion du 14 octobre 2020 à 18h00
Débat préalable au conseil européen des 15 et 16 octobre 2020 en présence de m. clément beaune secrétaire d'état auprès du ministre de l'europe et des affaires étrangères chargé des affaires européennes en visioconférence

Photo de Pierre MédeviellePierre Médevielle :

À mon tour de vous souhaiter la bienvenue devant notre commission. Ma collègue Colette Mélot a très bien traduit les enjeux liés au Brexit et au changement climatique : je partage son point de vue et espère des avancées concrètes dans ce domaine. J'évoquerai deux autres questions : la coordination des messages sanitaires et la situation au Mali.

Je salue les conclusions des ministres réunis en Conseil des Affaires générales, qui ont prévu des critères communs en Europe pour la circulation intra-européenne. La situation confuse et le manque d'organisation entre États membres, que nous avons connus au début de cette crise, nous ont fait perdre un temps précieux. Cette coopération est essentielle pour lutter ensemble contre la pandémie. Sur ce sujet particulier, l'union fait la force. Je vois l'importance de ne pas fermer les frontières entre les pays européens, et je pense bien sûr à tous les travailleurs frontaliers en Europe - ils sont 360 000 en France - pour qui les derniers mois ont été très compliqués. Je pense aussi à notre marché intérieur et à la libre- circulation qui permettront à l'Union européenne de fonctionner efficacement.

Cette première étape de coopération sanitaire nous permet d'en envisager d'autres. En septembre dernier, lors de son discours sur l'état de l'Union, la présidente de la Commission européenne a appelé de ses voeux une Union européenne de la santé qui soit plus forte. Elle a notamment évoqué l'idée de créer une agence de recherche et de développement biomédicale, ce qui porterait à trois le nombre d'agences en charge des sujets sanitaires.

Ce Conseil européen doit être l'occasion d'évoquer la nécessité de nous doter d'une agence européenne de la santé unique. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a malheureusement montré des limites pitoyables dans cette crise. Un système européen performant doit être mis en place parallèlement. Nous devons nous inspirer de la gestion efficace de la crise par certains pays asiatiques, comme le Vietnam ou la Corée du Sud. Quelle sera la position de la France sur les questions sanitaires - notamment sur la question de compétences renforcées pour l'Union - lors du Conseil européen ? La création d'une agence de la santé est-elle envisageable à court ou à moyen terme ?

La situation au Mali - où la France est très présente - s'est dégradée cet été. En juillet dernier, mon collègue Joël Guerriau avait posé une question d'actualité afin de connaître les intentions de la communauté internationale. L'Union européenne souhaite accompagner le Mali dans l'organisation d'élections et dans les réformes, et je soutiens cette orientation. Mais l'évolution de la situation ces derniers mois et le contexte particulier autour de la libération de l'otage français doivent nous interroger. Avec l'opération Barkhane, la France porte quasiment seule l'action européenne. Or il ne s'agit pas seulement d'une question sécuritaire française : c'est aussi un enjeu pour l'Europe. Ne serait-il pas temps d'avoir un Conseil européen dédié à cette question ?

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