Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Monsieur le ministre, la crise sanitaire vous occupe, mais c’est au ministre des solidarités que je souhaite m’adresser.
Un million de personnes sont en train de basculer dans la pauvreté. Elles viendront s’ajouter aux plus de neuf millions de Français vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté. Plus de huit cent mille de nos concitoyens risquent de perdre leur emploi d’ici à la fin de l’année. Les lois anti-travail successives ont flexibilisé et précarisé les emplois, de sorte que les travailleurs les moins qualifiés sont désormais touchés, ceux qui enchaînent les CDD et les postes intérimaires, ou bien encore les jeunes.
La protection sociale joue moins qu’hier son rôle d’amortisseur social contracyclique. Elle a été affaiblie par les réformes qui ont abaissé les droits, notamment celle de l’assurance chômage, dont nous demandons solennellement l’abrogation. Il est en effet encore plus indécent qu’auparavant de prétendre « qu’il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi. »
Des milliards d’euros sont distribués aux entreprises, sans conditionnalité sociale et écologique, mais seulement quelques millions d’euros aux ménages en situation de pauvreté, alors que des mesures fiscales ont enrichi les 0, 1 % des ménages les plus riches. La crise doit inciter le Gouvernement à remettre à son agenda la résorption du mal-logement et le plan de prévention et de lutte contre la pauvreté, dont l’acte II n’est pas satisfaisant.
Pour le groupe écologiste du Sénat, les mesures sanitaires doivent impérativement être accompagnées de mesures sociales à la hauteur de l’urgence de la situation. Quelles mesures sociales d’urgence proposez-vous pour les ménages les plus modestes ?