Intervention de Olivier Véran

Réunion du 28 octobre 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Gestion de la crise sanitaire

Olivier Véran :

Cet été, 15 % de lits de réanimation supplémentaires ont été ouverts de façon pérenne dans notre pays. Vous pouvez considérer que c’est peu, mais, pour les hôpitaux qui ont fait cet effort en trois mois, je peux vous garantir que c’est beaucoup !

Monsieur le sénateur Milon, vos chiffres datent : c’était avant-hier qu’il y avait 5 700 lits. Hier, il y en avait 6 400 lits, et, bientôt, leur nombre va monter à 7 500. Pourquoi cette montée progressive ? Bien évidemment, si nous déprogrammions tous les soins d’un coup, le nombre de lits passerait tout de suite à 10 000 ou 11 000, mais, d’une part, ces lits ne seraient pas utilisés aujourd’hui par des malades de la covid, et, d’autre part, des soins utiles pour les Français seraient retardés. Et vous me demanderiez alors, à raison, pourquoi l’on ne soigne pas les Français alors que des lits sont inoccupés !

Monsieur le sénateur, croyez-moi, nous ne testons pas à vide : 1, 9 million de tests sont réalisés chaque semaine dans notre pays, avec un taux de positivité de plus de 17 %. Au reste, je me souviens que l’on m’a demandé ici, lors de précédents débats, pourquoi on ne testait pas la population asymptomatique tous azimuts.

Par ailleurs, 100 000 appels sont passés chaque jour par les agences régionales de santé (ARS) et l’assurance maladie auprès des personnes mises à l’abri en raison de la covid.

Quant à savoir qui avait raison et qui avait tort sur la deuxième vague, je rappelle que, lors de l’une de mes dernières interventions dans cet hémicycle, voilà quelques jours – je laisse les Français qui regardent Public Sénat le vérifier ; M. le rapporteur Bas s’en souvient, parce qu’il était d’accord avec moi –, j’ai demandé aux sénateurs de droite et de gauche de ne pas voter, en responsabilité, un amendement, soutenu par tous les groupes, visant à empêcher le Gouvernement de fermer des établissements recevant du public. L’adoption de cet amendement aurait, de fait, autorisé la réouverture des discothèques à Marseille, des restaurants à Lyon ou encore des bars à Saint-Étienne, à telle enseigne qu’une seconde délibération a été demandée dans l’urgence par les sénateurs, voyant l’erreur qui avait été commise.

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