Ma question s’adresse au ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
Depuis des mois, la Turquie de M. Erdogan multiplie les provocations à l’égard de ses alliés occidentaux : chantage aux flux migratoires, achat d’armes russes pour fragiliser l’OTAN, forages gaziers illégaux dans les eaux grecques et chypriotes, offensives contre nos alliés kurdes en Syrie, ingérence en Libye.
Pis encore, de manière irresponsable, au lieu d’agir en faveur de la paix, la Turquie attise le terrible conflit du Haut-Karabakh en envoyant des avions, des drones suicides et des mercenaires pour soutenir l’offensive de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie.
Cela n’est pas encore suffisant. Alors que la France vient de traverser un drame épouvantable, le président turc offense, par ses propos, le Président de la République, insultant par là même notre pays, tout entier. Le comble de l’inacceptable est cet amalgame inadmissible avec la situation des juifs dans les années trente, qui donne la nausée.
Monsieur le ministre, va-t-on une fois de plus et sans réagir supporter longtemps d’être le bouc émissaire de la crise économique et politique qui secoue la Turquie ?
Si la Turquie nous trouve aussi infréquentables, va-t-on, par exemple, continuer à lui prêter chaque année 300 millions d’euros – 3 milliards lui ont été avancés depuis dix ans –, montant que l’Agence française de développement (AFD) s’apprête, cette année, à porter à 400 millions d’euros ? Connaissez-vous, monsieur le ministre, un banquier qui prête de l’argent pour se faire copieusement insulter ?
La France, nous dit-on, a, comme ses voisins, des intérêts économiques en Turquie. Je ne les méconnais pas, mais l’appel au boycott des produits français est déjà une réponse qui devrait nous inciter à beaucoup plus de lucidité sur l’avenir de nos entreprises dans ce pays.
Ma question est bien simple : quelles mesures allez-vous prendre, au niveau national comme au Conseil européen de décembre prochain, où le soutien de nos amis est un peu mou, …