Cet amendement est avant tout un cri du cœur. J’ajoute que cinquante-quatre collègues s’y sont associés, même s’ils n’ont pas pu formellement le cosigner.
Nous entendons en fait réaffirmer ce qui pouvait être une évidence il y a quelques années et qui a besoin d’être proclamé aujourd’hui. Il s’agit certes d’une déclaration de principes, madame Lienemann, mais celles-ci sont parfois utiles et elles précèdent de toute façon la mise en œuvre.
L’université n’est pas l’école. Elle n’a pas à être mise à l’écart des querelles des hommes, mais chacun doit pouvoir s’exprimer en toute liberté, même s’il exprime une position minoritaire, voire très minoritaire – telle est au fond la signification des franchises. Elle doit être protégée par les pouvoirs publics de toute forme de violence, car la libre expression ne peut s’exprimer que dans le cadre d’un État de droit qui protège de la violence, à l’image des hommes d’armes qui déposaient leur arsenal avant d’entrer en Sorbonne.
Cette liberté ne doit être soumise à aucune pression, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui – nous le savons bien et les exemples sont nombreux. Voilà pourquoi j’ai déposé cet amendement.
Toutefois, un amendement déposé par notre rapporteure vient d’être adopté au sujet des libertés académiques et nous examinerons tout à l’heure un amendement de Pierre Ouzoulias sur l’intégrité scientifique qui devrait lui-même, si j’ai bien compris, être adopté. Dans ces conditions, si Mme la rapporteure me demande de retirer mon amendement, je pense que je me laisserai faire…