C'est une vieille histoire : depuis la création du ministère des droits des femmes en 1981, et quel que soit le gouvernement, disposer de moyens dédiés aux droits des femmes a été une bataille permanente. Il n'y a jamais eu, dans l'administration de l'État, de services à la hauteur des besoins. C'est une politique publique qui a donc été sous-traitée aux associations, alors qu'une autre organisation administrative aurait pu être mise en place. De ce fait la question des subventions aux associations engagées dans l'égalité femmes-hommes est cruciale. Mais le bon côté de cette situation est que les associations de défense des droits des femmes disposent de vraies compétences, construites au fil des années. Il me semble que sur ce sujet, les arguments juridiques que l'on nous oppose sont, comme c'est souvent le cas, réversibles. Cet appel d'offres s'inscrit dans une logique de mise à distance du mouvement associatif traditionnel dont fait partie la FNSF.
Il faudrait donc à mon avis demander le retrait de la procédure d'appel d'offres, et si ce n'est pas possible, obtenir l'assurance que ce ne soit pas le moins-disant qui emporte ce marché, mais que des critères qualitatifs dominent le choix du futur attributaire. Il faut que cette mission décisive de la politique publique de lutte contre les violences soit attribuée au plus compétent.