Je le dis à mes homologues arméniens et azéris : leur intérêt n'est pas de poursuivre le conflit, de voir des supplétifs syriens venir combattre en étant acheminés via Ankara, ni d'acheter des armes de plus en plus sophistiquées, de plus en plus létales ; des solutions existent, nous ne cessons de le leur dire.
Sur la Libye, je dirai que, pour la première fois depuis longtemps, une évolution positive paraît se dessiner, et ce par la convergence de trois éléments. D'abord, une trêve de fait, sur la zone de Syrte et de Jufra. Il est convenu d'appliquer les décisions du sommet de Berlin de janvier dernier, avec le dispositif militaire « 5+5 » pour passer de la trêve au cessez-le-feu. Ensuite, un premier accord est intervenu pour lever le blocus pétrolier, ce qui est positif, car les revenus du pétrole vont être gérés de façon transparente plutôt que par les seules milices. Enfin, un forum politique inter-libyen s'est tenu cet été à Montreux, en Suisse, et il va se réunir de nouveau à Tunis dans quelques jours - c'est la raison pour laquelle je m'y rends ce soir - pour préparer des élections et une révision de la Constitution - c'est la seule façon de parvenir à un accord durable. Le risque de dégradation à la syrienne a donc diminué, le contrôle des armes progresse, il faut utiliser cette occasion pour parvenir à un règlement, les pays voisins et de la zone doivent jouer leur rôle maintenant.
Notre position est claire sur la Biélorussie : le conflit est interne à ce pays, ce n'est pas un conflit géopolitique. La protestation tient au sentiment d'une partie de l'opinion publique biélorusse de s'être fait voler les élections du 9 août dernier ; nous ne reconnaissons pas l'élection d'Alexandre Loukachenko, qui s'est auto-investi pour un sixième mandat, nous soutenons le mouvement démocratique et demandons un dialogue politique dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont c'est le rôle. L'Union européenne a sanctionné au 1er octobre dernier quelque quarante responsables politiques biélorusses - ils ne peuvent plus se déplacer en Europe, leurs biens situés en Europe sont gelés et il est interdit aux Européens de travailler avec eux, où que ce soit. Nous avons demandé à notre ambassadeur de ne pas rejoindre Minsk pour le moment.