La pandémie actuelle place la question des mobilités au cœur de nos réflexions. Les usages des moyens de transport s’en trouvent brutalement bouleversés. Nous n’échapperons donc pas, une fois la crise sanitaire jugulée, à des mutations importantes en matière de transport collectif, d’une part, et de transport aérien, d’autre part.
J’ai bien noté que le Gouvernement entendait assortir de conditions environnementales exigeantes le soutien apporté par l’État à Air France. Il a notamment été précisé qu’Air France devait s’engager à réduire de moitié les émissions de CO2 des vols métropolitains à l’horizon de 2024, à renouveler sa flotte pour des avions moins émetteurs de CO2 et à atteindre 2 % de carburants alternatifs durables dès 2025.
La question du carburant sans énergie fossile pose, pour les avions, une question épineuse. Je crois réellement nécessaire de traiter ce sujet avec détermination et volonté.
Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a développé les procédés nécessaires à la production de carburant liquide, du kérosène par exemple, à partir de biomasse forestière, en associant plusieurs briques technologiques autour du procédé bien connu Fischer-Tropsch. Ces travaux ont été menés dans le cadre du programme Syndièse. Ils ont été suspendus en 2016, trop hâtivement, selon moi, au motif d’une baisse du prix du baril de pétrole.
Dans sa vision stratégique sur les sujets de l’énergie et des mobilités, il me semble absolument nécessaire que l’État mobilise le CEA pour que la question du carburant issu de la biomasse forestière soit de nouveau étudiée et que le programme Syndièse soit remis en œuvre et poursuivi sur la plateforme technologique qui lui est dédiée, en Haute-Marne, aux confins de la Meuse.