Monsieur le sénateur Sido, vous le savez, en tant qu’ancienne rapporteure de la loi d’orientation des mobilités et élue de la Haute-Marne, je suis moi aussi attachée à ces questions.
Le projet Syndièse, lancé par le CEA en 2008, se donnait pour objectif de démontrer l’intérêt technico-économique de produire par une voie thermochimique du carburant de synthèse à partir de ressources forestières locales. La première étape de ce projet a consisté à valider le choix des composants technologiques envisagés. Elle a été menée à son terme en 2015 et s’est traduite par l’achat et la viabilisation par le CEA de trente-cinq hectares dans le territoire de Bure-Saudron pour la mise en place d’une plateforme technologique.
À l’issue de cette première phase et avant d’en lancer une deuxième consistant à construire un pilote préindustriel de fabrication, le CEA a demandé une analyse technico-économique à un cabinet extérieur. Ce dernier a conclu à la non-viabilité économique de ce projet dans le contexte des années 2015. Dans ces conditions, le comité de haut niveau de Cigéo du 16 décembre 2016 a décidé de différer de cinq ans la décision de lancement de la phase 2 et a demandé au CEA de lui présenter une mise à jour des données industrielles et économiques du projet à cet horizon, soit fin 2021.
Outre le projet Syndièse, et dans l’attente de la décision de sa poursuite ou non en 2021, le CEA continue d’instruire d’autres actions de développement économique en Meuse et en Haute-Marne pour répondre par l’innovation aux besoins des territoires et de leurs populations. Le projet Cicéron, plateforme qui vise à produire des pièces métalliques pour les secteurs de l’aéronautique, de la défense et de la santé par une technologie de pointe, à savoir la compression isostatique à chaud, a été inscrit à ce titre dans le projet de développement du territoire signé en octobre dernier avec l’ensemble des parties prenantes.
Concernant les biocarburants aériens, le CEA est également partenaire de l’Ifpen dans le projet BioTFuel, qui vise également à développer un procédé à partir de biomasse ligno-cellulosique par synthèse Fischer-Tropsch, avec un démonstrateur qui est actuellement en fonctionnement et une commercialisation industrielle de la licence prévue en 2021.
Un appel à manifestation d’intérêt est en cours d’instruction pour développer une filière nationale de production de carburant renouvelable pour l’aérien, dans le cadre du pacte productif. Vous pouvez donc compter sur notre engagement dans cette voie.