Madame la sénatrice Billon, vous nous interpellez sur le projet de réforme qui découle des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Cette convention était constituée de 150 citoyens tirés au sort, représentatifs de la population française, et qui ont eu pour mission de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990, et ce dans un esprit de justice sociale.
Ces travaux ont débouché sur 149 propositions, réparties en cinq thématiques : se déplacer ; consommer ; se loger ; produire et travailler ; se nourrir. Votre interpellation se situe dans le cadre de la thématique « consommer ».
En 2019, l’empreinte carbone moyenne d’un Français était de 11, 2 tonnes, alors qu’elle devrait être de 2 tonnes pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. En conséquence, la Convention citoyenne a retenu plusieurs propositions pour réguler la publicité afin de réduire les incitations à la surconsommation.
Ces propositions donnent lieu à des réunions de concertation pour confronter les différents points de vue et mesurer l’impact qu’aurait chaque mesure, notamment en termes d’emploi et de répercussions économiques pour les entreprises. Participent notamment à ces échanges post-Convention citoyenne des représentants de l’Union de la publicité extérieure et de la direction générale des entreprises, qui alertent systématiquement sur l’impact des mesures envisagées pour les entreprises concernées.
À l’issue de cette phase de concertation, un projet de loi sera déposé devant le Parlement. Dès lors qu’une mesure visant à mieux réguler l’affichage numérique serait introduite dans ce projet de loi, il reviendrait aux parlementaires, dont vous êtes, de statuer sur ce texte.
Je rappelle néanmoins que ces dispositifs de publicité numérique, s’ils ont le mérite d’économiser du papier, représentent une importante consommation d’énergie, puisqu’ils sont éclairés toute la journée et, pour certains, une partie de la nuit. Ils constituent en outre une source de pollution lumineuse, qui peut porter atteinte au cadre de vie, voire à la biodiversité.
Par ailleurs, ces panneaux publicitaires nécessitent, dans leur phase de fabrication, d’importantes ressources finies, comme la bauxite pour l’aluminium ou le pétrole pour le plastique et, plus particulièrement, pour le PVC. Or l’extraction de ces ressources nécessite également une consommation importante d’énergie.
Dans une approche pragmatique d’une transition écologique, que je crois aujourd’hui évidente et nécessaire, nous aborderons ce sujet, et vous aurez à l’éclairer au niveau parlementaire.