Depuis trois ans, la France connaît de longues périodes de sécheresse, lourdes de conséquences pour les populations, les animaux et les végétaux, sans qu’aucune action ait été réellement mise en place pour anticiper le manque d’eau de l’été suivant. Pis, nous continuons à détruire, parfois à des coûts phénoménaux, des ouvrages construits avec science et réflexion par nos aînés, voilà plusieurs siècles, pour se préserver des caprices de la nature et des privations d’eau.
Depuis 2006, nous subissons des lois sur l’eau et la continuité écologique. Elles pourraient être vertueuses si elles étaient appliquées avec discernement et pragmatisme. Ne condamnez pas systématiquement toute retenue d’eau existante !
Voici le résultat : depuis trois ans, les éleveurs sont contraints de faire chaque jour des kilomètres pour trouver des points d’eau, remplir des citernes et abreuver leur troupeau. Ils n’ont parfois d’autre choix que de ponctionner les réseaux d’eau potable, répercutant ainsi les tensions d’approvisionnement sur l’alimentation humaine. Et que dire de la faune aquatique décimée dans des rivières à sec, de la faune sauvage qui cherche en vain à s’abreuver !
Face à ces réalités, alors que le remède offert par cette législation dogmatique est pire que le mal, le Gouvernement persiste dans cette obsession destructrice. Le 30 juin dernier, un décret est venu accélérer la destruction des barrages des moulins, en permettant l’arasement des seuils sur simple déclaration de travaux, sans aucune considération du droit d’antériorité de ces ouvrages. Là où il faudrait plus de réflexion sur les usages sociétaux et l’adaptation au changement climatique, on expédie : finies les autorisations, aucune étude d’impact environnemental et social, aucune enquête publique, aucune information aux riverains !
Madame la secrétaire d’État, alors que tous les pays frappés par des sécheresses récurrentes facilitent la réouverture et la création de réserves d’eaux, pensez-vous toujours que ce sera en détruisant les retenues et les ouvrages existants que nous pourrons faire face aux besoins de proximité qui ressurgiront d’ici à quelques mois ? Nous sommes au début de novembre : quelles solutions préconisez-vous aux éleveurs afin qu’ils assurent l’abreuvement de leur bétail en mars-avril ?