Intervention de Adrien Taquet

Réunion du 5 novembre 2020 à 9h30
Questions orales — Moyens d'urgence alloués aux territoires victimes de la désertification médicale

Adrien Taquet :

Monsieur le sénateur Redon-Sarrazy, la question de l’accès aux soins et les problématiques de désertification médicale font partie des priorités du Gouvernement. Un certain nombre de mesures ont d’ores et déjà été mises en place, notamment dans le cadre de « Ma santé 2022 ». J’ai commencé à apporter des éléments de réponse à travers les questionnements de vos collègues, mais je veux vous répondre.

Les difficultés d’accès aux soins concernent non seulement des zones rurales, mais aussi des zones urbaines. C’est pourquoi la réponse à ces difficultés démographiques n’est pas unique ; elle doit partir de chaque situation et être adaptée à la réalité locale. Le développement de l’exercice coordonné sous toutes ses formes, que j’évoquais précédemment, ou encore le recours à la télémédecine, dont la crise sanitaire que nous traversons a accéléré le déploiement, sont autant de leviers sur lesquels s’appuyer, mais ils ne sont pas les seuls.

Le Gouvernement a souhaité faire confiance aux acteurs des territoires pour construire des projets et innover, dans le cadre de la responsabilité territoriale que nous appelons tous de nos vœux. Cette stratégie, en cours de déploiement, nous semble devoir être suivie.

La dynamique autour des communautés professionnelles territoriales de santé est un exemple très éclairant et très concret de cette capacité d’innovation des professionnels en matière d’accès aux soins en respectant les réalités territoriales. À travers ce dispositif, les professionnels de santé d’un même territoire sont incités à s’organiser entre eux pour répondre aux besoins de santé de la population : par exemple, trouver des médecins traitants pour les patients qui en sont dépourvus, garantir l’accès à des consultations sans rendez-vous en journée, etc.

Un bilan des CPTS est prématuré, même si j’évoquais le dynamisme de leur déploiement, puisqu’elles sont passées à 578 projets en juin 2020, contre 400 quelques mois auparavant, ce qui traduit en première analyse une forme de succès. Nous avons déjà des exemples où, en permettant le développement de la maîtrise de stage, l’accès à la télémédecine ou encore en facilitant les relations avec l’hôpital et avec les services sociaux, les CPTS ont permis à des territoires en difficulté de voir leur situation s’améliorer.

La crise liée au covid-19 a été, me semble-t-il, un excellent révélateur de l’utilité de ces CPTS et de la nécessité pour eux de s’organiser rapidement dans les territoires pour faire face aux situations rencontrées.

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