Intervention de Patrice Joly

Réunion du 5 novembre 2020 à 9h30
Questions orales — Conditions sanitaires dans la nièvre

Photo de Patrice JolyPatrice Joly :

Je voudrais une nouvelle fois appeler l’attention du Gouvernement sur le désarroi de la population nivernaise au regard de la situation sanitaire délicate que connaît notre département. Cette situation tient à plusieurs causes.

Le nombre de médecins généralistes est insuffisant sur ce territoire, sachant que les deux tiers d’entre eux ont plus de 55 ans et que la problématique est encore devant nous… Entre 2010 et 2017, le nombre de médecins a diminué de 27 % dans la Nièvre. C’est l’une des plus fortes baisses de médecins généralistes constatées en France.

Aujourd’hui, il y a moins de sept médecins généralistes pour 10 000 habitants, avec une répartition qui n’est pas homogène sur le territoire. Ces inégalités territoriales accentuent les inégalités sociales d’accès aux soins. D’ailleurs, l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée, qui mesure l’activité et le temps d’accès aux médecins, ainsi que la consommation de soins de chaque habitant sur un territoire donné, est inférieur à 2, 5 consultations par an et par habitant dans la Nièvre, alors qu’il est de 3, 93 au niveau national. Ce chiffre ne cesse de baisser. C’est, je le répète, l’un des plus faibles de France. Ce constat génère un sentiment d’abandon des habitants de notre territoire et donne un goût amer d’injustice et d’iniquité.

Aujourd’hui, plusieurs situations sanitaires ne sont pas traitées dans le département, alors qu’elles nécessitent des solutions urgentes.

J’évoquerai d’abord la reconstruction d’un pôle de santé à Cosne-sur-Loire à la suite de la fermeture de la clinique privée l’an dernier. Elle constitue une réponse sanitaire pour plus de 100 000 personnes, selon une étude réalisée par l’ARS.

J’insiste ensuite sur le recrutement effectif d’un médecin salarié à Château-Chinon dans les plus brefs délais, dans le cadre du dispositif « 400 médecins salariés », comme l’avait annoncé la précédente ministre de la santé. Dans les prochaines semaines, il risque en effet de n’y avoir plus qu’un seul médecin libéral sur le territoire, pour une population évaluée à 7 000 habitants. Je rappelle que notre territoire s’était retrouvé, il y a cinq ans, sans médecin libéral pendant plusieurs semaines.

Je pense encore à l’accélération de la réalisation des travaux annoncés dans certains établissements hospitaliers, notamment à l’hôpital de proximité de Château-Chinon.

S’y ajoute, dans la crise sanitaire actuelle, la difficulté à réaliser des tests et à obtenir les résultats ; il faut jusqu’à cinq jours pour passer les tests et autant voire plus pour obtenir les résultats.

Tout cela explique en partie que l’espérance de vie dans la Nièvre soit l’une des plus faibles de France : quatre ans de moins. C’est injuste et inacceptable !

Monsieur le secrétaire d’État, quelles actions concrètes entendez-vous mettre en œuvre, dans les plus brefs délais, en vue de mettre fin à cette situation intolérable, injuste et inéquitable pour les Nivernais ?

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