Intervention de Marta de Cidrac

Réunion du 5 novembre 2020 à 9h30
Questions orales — Difficultés liées à l'agence de services et de paiement

Photo de Marta de CidracMarta de Cidrac :

Madame la ministre, je souhaite attirer votre attention sur un problème constaté au sein des missions locales provenant de l’Agence de services et de paiement, l’ASP, et provoquant à ce jour le blocage de plus de 3 200 dossiers de jeunes en Île-de-France.

Il y a plusieurs mois, le Gouvernement présentait une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté qui misait sur la prévention de l’exclusion et sur l’inclusion vers l’emploi.

Les missions locales sont chargées de mettre en place des actions qui répondent à ces axes de travail, à savoir : repérer et accompagner les jeunes dits « invisibles », innover, expérimenter de nouvelles modalités d’insertion dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences, le PIC, et poursuivre le développement de parcours d’accompagnement adaptés aux besoins de chaque jeune en évitant les ruptures, notamment celles qui sont liées à une trop grande précarité.

Pour cela, les missions locales disposent d’enveloppes permettant de soutenir les parcours en vue d’une insertion durable. Ces enveloppes versées aux jeunes servent par exemple à financer des frais de formation, l’achat de matériel, de tenues professionnelles ou encore la préparation du permis de conduire.

Les missions locales, en particulier celle que je préside, DynamJeunes, à Saint-Germain-en-Laye, font remonter tous les mois à l’Agence de services et de paiement la liste des allocations dont le versement est indispensable au maintien de la dynamique de parcours de nos jeunes.

Or les dysfonctionnements importants de l’ASP mettent en grande difficulté 7 % à 10 % des jeunes que nous accompagnons, les exposant au risque d’une rupture de parcours – perte récurrente de dossiers, absence de traitement dans les délais, procédures administratives totalement dépassées, etc.

Cet état de fait entraîne de surcroît des situations de violence de certains jeunes qui voient leur parcours s’effondrer.

Cette difficulté a été remontée de nombreuses fois aux services de l’État, mais cela reste pour le moment sans effet, madame la ministre. Ce dysfonctionnement n’est pas à la hauteur des enjeux du plan pour notre jeunesse la plus précaire.

Madame la ministre, quelles sont les intentions du Gouvernement concernant ce dysfonctionnement totalement inadmissible ? Que comptez-vous mettre en place pour y remédier ?

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