Intervention de Laurence Cohen

Réunion du 10 novembre 2020 à 14h30
Financement de la sécurité sociale pour 2021 — Articles additionnels après l'article 13

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Les femmes ont travaillé en première ligne face à la crise de la covid–19. Elles représentent, on le sait, 70 % des travailleurs du secteur de la santé à l’échelle mondiale. Elles ont également joué un rôle crucial dans les services essentiels tels que la production alimentaire et la chaîne d’approvisionnement, les secteurs du nettoyage et de la blanchisserie, ainsi que celui des soins.

Les femmes sont également surreprésentées dans les secteurs qui ont été parmi les plus durement touchés par les mesures de lutte contre la covid–19 : l’accueil, la vente au détail, les loisirs, les librairies, etc.

En outre, l’inégalité préexistante entre les sexes – par exemple les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes – et les déséquilibres flagrants dans la répartition par sexe des soins non rémunérés et du travail domestique sont susceptibles d’amener les femmes à renoncer à participer au marché du travail pendant la pandémie et au-delà.

Les quarantaines, les fermetures d’écoles et d’autres restrictions de mouvements visant à freiner la propagation de la covid–19 ont contribué à la forte augmentation de la violence fondée sur le genre, en particulier la violence domestique au sein des couples.

Face à l’accroissement des inégalités salariales durant la covid–19, et malgré l’inscription dans la loi du principe d’égalité salariale depuis 1972, il faut envoyer un signal aux entreprises et, également, aux femmes.

Aussi, nous proposons que les entreprises de plus de 20 salariés dont le nombre de salariés effectuant un temps partiel de moins de vingt-quatre heures est égal ou supérieur à 20 % du nombre total de salariés de l’entreprise soient soumises à une majoration de 10 % de leurs cotisations sociales. L’objectif est de limiter le recours au temps partiel, que subissent principalement les femmes, sachant qu’il a des incidences, y compris d’ailleurs sur leurs retraites.

Alors, c’est vrai, nous présentons régulièrement cet amendement. Si nous le faisons, c’est parce que, en la matière, les progrès sont inexistants. Sinon, nous ne le soumettrions pas à nouveau cet après-midi à votre vote.

Nous aimerions convaincre nos collègues et la commission ; nous espérons également que le Gouvernement entendra nos propositions et fera un effort.

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