Intervention de Michel Savin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 4 novembre 2020 à 9h35
Audition de M. Denis Masseglia président du comité national olympique et sportif français cnosf

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Nous partageons, avec mes collègues, le constat sur l'état des lieux dressé par le président. Il est vrai, et cela ne date pas d'aujourd'hui, que le sport n'est pas reconnu comme une priorité dans ce pays. Peut-être faut-il se poser les bonnes questions. La richesse du sport en France, ce qui en fait aussi son malheur, tient au fait qu'il repose beaucoup sur le bénévolat, ainsi que sur les collectivités locales qui financent essentiellement le sport en France. Or, aujourd'hui, les collectivités locales connaissent des difficultés budgétaires. Soutenir le sport sera-t-il toujours une de leurs priorités ? Par ailleurs, les bénévoles s'essoufflent, vieillissent et ne sont pas renouvelés, nous le constatons dans nos départements, nos communes, nos villages. Cette problématique se pose aujourd'hui dans notre pays pour le sport amateur.

Une problématique se pose également au sport professionnel, dont une partie est dépendante des droits de retransmission télévisée sur lesquels les craintes sont légitimes, tandis que l'autre bénéficie essentiellement du soutien des collectivités.

Le sport professionnel fonctionne aussi avec la billetterie et les partenaires. Actuellement, alors que les événements se déroulent à huis clos, les recettes de billetterie n'existent plus et les partenariats se raréfient. La disparition des lieux de convivialité qui font aussi la richesse de ces clubs impacte la pérennité de ces clubs et leur l'activité. Parallèlement, nous devons tenir compte de la hausse de la pratique sportive individuelle, moins contraignante peut-être mais qui sort du cadre du sport fédéral et du sport collectif.

Le chantier à mener est énorme. Un effort considérable devra être fait au niveau budgétaire pour soutenir la pratique du sport en France, lequel constitue un enjeu de cohésion sociale et de santé publique.

Je souhaite également revenir sur le budget. Nous avons reçu en commission Mme la ministre la semaine dernière ; nous avons eu l'occasion de lui poser quelques questions mais elles n'ont pas eu les réponses espérées.

Le pass sport est un projet intéressant pour relancer l'activité sportive et soutenir les familles. Quel serait, selon vous, le montant nécessaire pour financer ce dispositif ? Certaines collectivités locales, départements ou régions, ont déjà mis en place des aides qui pourraient être complétées par l'État. Avez-vous chiffré le besoin nécessaire pour lancer cette opération ?

Ma deuxième question porte sur le Plan de relance. L'effort en direction du sport s'établit-il à 30 millions d'euros ou à 20 millions d'euros ? A un moment, il me semblait que 10 millions d'euros avaient disparu sur l'aide aux fédérations. Avez-vous des éléments sur ce sujet précis ?

Sur les 107 millions d'euros qui devraient être distribués aux fédérations, nous sommes en attente de la décision de l'Europe. Connaissez-vous les modalités de répartition entre les différentes fédérations ? Sur ce sujet aussi, nous craignons que l'essentiel de cette somme aille vers celles qui ont peut-être déjà d'autres ressources.

Mon autre question concerne l'objectif des 30 minutes d'activité quotidienne à l'école prônée par Mme la ministre et soutenu par le ministre de l'éducation nationale. Mme la ministre nous a dit qu'elle souhaitait s'appuyer sur le tissu associatif. Quel est votre avis sur ce sujet et avez-vous des précisions sur la prise en charge financière inhérente ? Les associations interviendront-elles au niveau des écoles ? Les collectivités locales auront-elles une charge supplémentaire à supporter ou l'État portera-t-il ce dispositif ? S'il le met en place, il faudrait qu'il puisse le soutenir. Là-dessus, malheureusement, Mme la Ministre ne nous a pas donné de réponse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion