Intervention de Laurence Cohen

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 5 novembre 2020 : 1ère réunion
Audition de Mme élisabeth Moreno ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes de la diversité et de l'égalité des chances

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Merci, Madame la ministre, pour le temps que vous consacrez à nos questions.

Ma première interrogation porte sur le budget. Vous nous avez annoncé une augmentation des crédits sur le programme 137. Vous précisez qu'il ne faut pas se focaliser uniquement sur ce budget, mais qu'un travail transversal est également mené. Vous savez que les associations féministes et beaucoup de parlementaires soutiennent la revendication d'un budget d'un milliard d'euros consacré à l'égalité femmes-hommes. Vous nous indiquez que nous en sommes relativement proches, ou, en tout état de cause, que ce montant correspond à votre objectif. J'aimerais disposer de davantage d'éléments, concernant notamment l'effort en faveur des pays en développement. J'aimerais connaître le montant et l'affectation de cette aide. Personnellement, je souhaiterais que cet effort soit différencié du reste du budget en faveur de l'égalité femmes-hommes. L'action en faveur du développement est importante, mais elle ne doit limiter en rien les moyens mis en oeuvre en France.

Ma question suivante est plus globale. En tant que parlementaire de l'opposition, je constate avec irritation que les ministres retoquent systématiquement les amendements que nous formulons en faveur de l'égalité professionnelle, par exemple pour pénaliser davantage les entreprises ou conditionner le versement de certaines subventions au respect de critères tels que l'égalité entre les femmes et les hommes. Depuis des années, il existe des lois sur l'égalité professionnelle. Pourtant, en 2020, cette égalité n'est toujours pas atteinte. Ce n'est pas parce que des propositions sont formulées par l'opposition qu'il ne faut pas en tenir compte. J'aimerais connaître votre sentiment à ce sujet. Souhaitez-vous travailler de manière non partisane pour faire avancer les droits des femmes ?

De plus, j'ai bien entendu vos propos concernant le 3919 et la nécessité de respecter le code des marchés publics. Je m'en émeus tout de même. Cette ligne a été créée par une association en 1992. La FNSF a fait la preuve de son efficacité, de ses compétences et du professionnalisme de son écoute. Elle remplit les critères que vous avez énoncés. Il lui faut toutefois davantage de moyens pour assurer ce service 24/24 et 7/7. Je crains que cette association ne remporte pas le marché, et que dans cette hypothèse on en arrive à l'existence de deux lignes différentes, au détriment des femmes. Quel est votre sentiment sur le sujet ?

Enfin, nous sommes souvent interrogés, en tant que parlementaires, au sujet de femmes victimes de violences qui, lorsqu'elles réussissent à échapper à leur bourreau, sont contraintes de s'acquitter des dettes contractées par leur compagnon. J'ai dernièrement été sollicitée par plusieurs femmes se trouvant dans cette situation. J'avoue ne pas savoir comment les aider pour qu'elles n'aient pas à payer ces dettes, malgré les jugements prouvant la violence de leur conjoint.

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