Monsieur le sénateur Rachid Temal, je vous remercie d’avoir rappelé le bilan, ainsi que d’avoir évoqué – je crois que nous ne le faisons pas suffisamment – les séquelles importantes avec lesquelles nos concitoyens hospitalisés en raison de la covid-19 repartent chez eux. Nous disposons aujourd’hui de trop peu de recul pour savoir combien de temps ils garderont ces séquelles.
Vous avez raison : dans ce contexte, les progrès réalisés par la recherche sont des lueurs d’espoir face à l’épidémie. Il faut le dire, parce que celles-ci sont rares.
Vous avez également raison de poser la question de la préparation de notre pays, comme de l’ensemble des pays du monde, à l’arrivée d’un vaccin qui permettra de vacciner la population.
Sur ce point, nous avons déjà avancé. Nous avançons avec prudence, parce que nous en sommes encore aux essais de phase III, avec des résultats préliminaires, dont les détails ne sont pas tous connus de nos agences de santé, qu’elles soient européennes ou françaises. Il nous faut donc être prudents. Oui à l’espoir, mais il ne faudrait pas « vendre du rêve » sur un court terme qui pourrait ne pas se concrétiser
D’abord, au niveau européen, plusieurs centaines de millions de doses de vaccin ont été préréservées auprès de cinq laboratoires, un sixième contrat étant en cours de finalisation. Quelque 90 millions de doses l’ont déjà été pour notre pays.
Ensuite, nous avons « mis de côté » 1, 5 milliard d’euros dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021, que le Sénat vient d’examiner, pour payer une première partie des vaccins.
Par ailleurs, un travail logistique est en cours pour garantir que le vaccin pourra être acheminé jusqu’à nos concitoyens. Il s’agit d’identifier des centres, des transporteurs, des conditions de transport, sachant que les différents vaccins ne nécessitent pas les mêmes conditions de stockage et de transport. À cet égard, nous travaillons sur plusieurs scénarios.
Enfin, vous avez posé la question importante des publics cibles et prioritaires. Sur ce point, nous avons saisi la Haute Autorité de santé et le Comité consultatif national d’éthique, qui nous rendront leurs conclusions dans les prochains jours. C’est à la lumière de leur travail que nous serons en mesure de communiquer des informations sur ce sujet.