Madame la secrétaire d’État, nous remercions tout d’abord le groupe du RDSE d’avoir proposé l’organisation de ce débat sur l’hydrogène, qui nous donne l’occasion d’insister sur l’importance du développement et du maintien de l’industrie sur notre territoire.
Si l’hydrogène comme solution de remplacement et comme moyen de réduire l’empreinte carbone des carburants est prometteur, il pose encore un certain nombre de questions. Dans le secteur de l’aviation par exemple, son poids risque d’entraîner une réduction du nombre de passagers et donc une hausse du coût des billets. D’autres questions se posent en ce qui concerne l’automobile et le train.
Aussi, pour que la France devienne un champion de l’hydrogène, des investissements massifs doivent être réalisés. Surtout, une filière industrielle complète et publique doit impérativement être constituée, tant en termes de recherche et de développement que de production et de réalisation d’installations.
La constitution d’une filière publique est nécessaire pour éviter un gaspillage de l’argent public. C’est d’autant plus le cas que, à l’heure actuelle, la production d’hydrogène est majoritairement réalisée à partir de gaz naturel, une tonne d’hydrogène étant produite pour dix tonnes de CO2 émis. De fait, pour produire de l’hydrogène de façon décarbonée, il serait nécessaire en l’état actuel de relancer la filière nucléaire.
Seule la mise en place d’une filière industrielle complète permettra de faire de l’hydrogène une alternative aux carburants véritablement avantageuse, que ce soit pour l’environnement, pour notre souveraineté, pour le développement de nos territoires ou la création d’emplois.
Dès lors, madame la secrétaire d’État, au-delà des 2 milliards d’euros prévus d’ici à 2022 dans le plan de relance, quelle stratégie industrielle intégrée comptez-vous mettre en place pour que naisse une véritable filière stratégique et de services permettant de produire de l’hydrogène de manière propre ? Sur quel opérateur allez-vous vous appuyer pour la construire ?