Madame la secrétaire d’État, si nous voulons inscrire l’hydrogène dans notre futur mix énergétique, il nous faut trouver le moyen de le produire de la façon la plus vertueuse possible sur le plan environnemental. Émettre 10 tonnes de CO2 par tonne d’hydrogène produite n’est évidemment plus tolérable.
Avec sa stratégie pour le développement de l’hydrogène décarboné, présentée le 8 septembre dernier, laquelle prévoit 7 milliards d’euros, la France prend enfin le chemin de la production par électrolyse, mais la question de la source d’électricité utilisée se pose de manière cruciale, car elle conditionne la couleur environnementale de l’hydrogène.
L’abandon des énergies fossiles ne peut se concevoir que si nous les remplaçons par des solutions faiblement émettrices de gaz à effet de serre. Certains pensent associer les énergies renouvelables aux électrolyseurs, mais cela ne pourra pas constituer un remède miracle, en raison de leur caractère intermittent, qui ne peut objectivement pas être occulté.
Alors, faisant fi de quelques positions dogmatiques, nous devons être pragmatiques pour atteindre nos objectifs environnementaux, en nous appuyant sur des technologies totalement maîtrisées et faiblement émettrices de CO2.
Ce débat est donc, me semble-t-il, une très bonne occasion de nous interroger sur la complémentarité entre le nucléaire et la production d’hydrogène décarboné. Je ne méconnais pas les griefs à l’encontre de l’atome, mais il devrait y avoir un consensus sur cet outil industriel, dont l’investissement est largement amorti. Par son caractère pilotable, il est un formidable atout pour équilibrer notre réseau électrique lors de fortes fluctuations de production des énergies renouvelables.
Madame la secrétaire d’État, peut-on envisager ce couplage nucléaire-hydrogène dans des délais raisonnables afin de permettre à la France de prendre le leadership dans la production et le stockage d’un hydrogène que l’on pourrait alors qualifier d’hydrogène jaune ?