Monsieur le sénateur Mandelli, je me réjouis de vous retrouver sur des questions ayant trait à la mobilité verte.
Un appel à projets de l’Ademe visant à développer des écosystèmes territoriaux de l’hydrogène a été lancé le 14 octobre dernier. Il doit permettre d’offrir des financements à hauteur de 275 millions d’euros, via des subventions issues des crédits du ministère de la transition écologique et solidaire. Ainsi, on soutiendra et on accompagnera des investissements dans la production et la distribution d’hydrogène décarboné par des technologies ayant déjà fait l’objet de démonstrations et de premiers prédéploiements. Il s’agira prioritairement de projets orientés vers des usages industriels et la mobilité lourde, notamment dans le domaine des services publics et des transports lourds, collectifs ou de marchandises.
Pour ce faire, des consortiums réunissant des autorités locales et des entreprises industrielles doivent travailler ensemble sur une même zone afin de créer ces écosystèmes à grande échelle, qui favorisent par ailleurs les économies d’échelle. Mes services ont déjà eu l’occasion d’effectuer une première présentation de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné devant l’Association des régions de France, de manière à faire de celle-ci un relais de cette politique. Une nouvelle présentation aura lieu vendredi prochain, dans l’objectif d’expliquer ces enjeux et les moyens mis en œuvre pour développer la filière de l’hydrogène.
Comme je l’ai indiqué précédemment, nous avons également une action territorialisée : le ministère de la transition écologique et solidaire la mène au travers des Dreal, l’Ademe au travers de ses directions régionales, qui restent en lien étroit avec les collectivités pour accompagner ces projets.
Je pense notamment au projet du Port du Bec, porté par l’entreprise Lhyfe, qui vise à produire de l’hydrogène renouvelable à partir d’éoliennes et d’eau de mer. Cette entreprise a d’ailleurs obtenu de Bpifrance un soutien en tant que producteur d’hydrogène renouvelable.
L’émergence de projets d’électrolyse raccordés directement à des installations d’énergie renouvelable est importante pour étudier les possibilités offertes par ce stockage de l’énergie. Toutefois, cette solution génère de l’hydrogène à un coût qui demeure plus élevé que celui de l’hydrogène produit par le mix électrique français. Le rapport publié par Réseau de transport d’électricité (RTE) sur l’hydrogène a montré que le système électrique n’aura pas besoin de stockage avant l’horizon 2035 à l’échelle de la France métropolitaine. Ce marché est tout de même plus mature dans les pays voisins, où de telles solutions seront toujours nécessaires.
La stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné vise donc à retrouver un équilibre entre le soutien aux projets particulièrement innovants, dans le cadre des guichets d’innovation, et le soutien au déploiement de solutions plus matures, qui peuvent trouver des débouchés industriels rapides à un coût pour les finances publiques qui soit raisonnable et acceptable par tous.