Je suis tout à fait prêt à étudier la question du renouvellement des machines à voter, indépendamment du moratoire, dans les villes qui y ont déjà recours. La question ne concerne pas que Le Havre. La direction de la modernisation et de l'administration territoriale, chargée de l'organisation des élections, attend un avis de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) depuis six mois sur la sécurité du système. Nous allons la relancer.
Je ne suis pas opposé à la modernisation des modalités de vote. Parfois la procuration peut être un moyen de retirer à quelqu'un l'expression de son consentement, comme en témoigne l'existence de contentieux. Peut-on alors imaginer des modalités de vote par correspondance qui garantissent l'expression du libre consentement de chacun ? On pourrait imaginer, comme nous l'avons fait pour le vote des détenus, que, dans le cas de personnes âgées, hospitalisées ou handicapées qui ne peuvent se déplacer, une personne de confiance, pas nécessairement de la famille, comme un officier de police judiciaire par exemple, puisse se rendre sur place pour voter à leur place, en respectant le consentement de la personne. Il appartient déjà aux officiers de police judiciaire de valider le vote par correspondance. On peut envisager le vote par correspondance pour des raisons exceptionnelles, comme celles que vous citez, sans pour autant le généraliser. Mais à l'heure où les Français contestent de plus en plus la légitimité des élus, je ne crois pas que l'abstention dépende d'abord des modalités de vote. Il faut plutôt regarder du côté des politiques publiques menées. En tout cas, je suis prêt à ouvrir le débat sur ces questions.