Intervention de Catherine Fournier

Réunion du 18 novembre 2020 à 15h00
La france peut-elle devenir un champion de l'énergie hydrogène — Débat interactif

Photo de Catherine FournierCatherine Fournier :

Madame la secrétaire d’État, se positionner en leader de l’énergie hydrogène est un véritable défi, en termes de compétitivité d’abord, de chaînes de fabrication ensuite. La politique de transition énergétique annoncée par le Gouvernement vise à lutter contre la pollution en décarbonant spécifiquement l’industrie.

Vous l’avez rappelé, madame la secrétaire d’État, comme certains de mes collègues, une enveloppe de 2 milliards d’euros est prévue à cet effet dans le plan de relance pour la période 2020-2022, ainsi qu’une trajectoire fixe courant jusqu’en 2030, pour un total de 7 milliards d’euros.

Comme mon collègue Daniel Salmon l’a indiqué, l’hydrogène est actuellement fabriqué à 95 % à partir d’énergies fossiles. C’est ce que l’on appelle de l’hydrogène gris. L’hydrogène que l’on doit développer est dit « vert ». Il est fabriqué par électrolyse de l’eau. Compte tenu de son mix électrique faiblement émetteur de CO2, la France dispose d’atouts pour produire cet hydrogène décarboné.

Je vous alerte cependant sur la matière première de fabrication, à savoir l’eau, qui est une ressource essentielle. Sa gestion industrielle devra être adaptée.

Il reste l’hydrogène bleu, fabriqué à partir de la technique de pyrolyse de gaz naturel, gaz essentiellement composé de méthane. Il représente une ouverture pour la gestion des déchets de l’agriculture et des centres de traitement.

L’hydrogène est un volet du plan de relance. Il s’agit de positionner la France comme championne de sa fabrication, mais ne nous voilons pas la face : devenir leader, c’est développer une stratégie agressive en matière d’innovation, de fabrication, de normalisation, de stockage et de transport. Or l’on sait que l’hydrogène vert coûtera trois à quatre fois plus cher que l’hydrogène gris. L’utilisation de cette énergie propre dans l’industrie représentera un coût supplémentaire, ce qui entraînera une hausse des coûts de production.

Pour se donner les moyens de développer cette filière vertueuse, ne faut-il pas enfin finaliser le principe de la taxation carbone aux frontières de l’Union européenne pour tous les produits importés ne répondant pas aux normes imposées en Europe ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion