Madame la sénatrice Artigalas, l’hydrogène constitue une piste stratégique, vous l’avez dit, pour réussir la transition vers une économie zéro carbone, en particulier dans le secteur de l’industrie et de la mobilité lourde.
En se dotant d’une stratégie hydrogène ambitieuse pour accélérer le déploiement des filières de production et d’utilisation de l’hydrogène par électrolyse, ce sont quelque 7 milliards d’euros de soutien public, d’ici à 2030, qui seront déployés. C’est une perspective, je le répète, très ambitieuse.
Avec cette stratégie d’accélération, nous adoptons une approche systémique reposant sur deux piliers. Il s’agit d’abord de développer une filière française de premier rang sur la chaîne de valeur – électrolyse, piles à combustible, composants clés, solutions de mobilité –, puis de faire émerger et de déployer sur les territoires les solutions de l’hydrogène décarboné, à hauteur de 6, 5 gigawatts de puissance installée d’ici à 2030. Nous attachons une grande importance à ce maillage territorial, nous l’avons déjà dit, afin d’équilibrer les projets plus ambitieux.
Pour la mise en œuvre de cette stratégie, qui doit être rapide, nous avons d’ores et déjà publié deux appels à projets par l’intermédiaire de l’Ademe le 14 octobre : l’un dans le cadre du PIA pour les projets innovants, l’autre pour le déploiement d’écosystèmes territoriaux. Nous avons également beaucoup avancé sur la définition d’un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène décarboné et même commencé les discussions avec la Commission européenne pour sa notification comme aide d’État en 2021.
Les budgets permettront de soutenir l’ensemble des actions et la chaîne de valeur. Nous pouvons ainsi compter, pour la recherche en amont, sur un programme prioritaire de l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour 65 millions d’euros, sur des projets importants d’intérêt européen commun à hauteur de 1, 5 milliard d’euros, dont 890 millions pour les usines et 685 millions de soutien à l’exploitation pour les projets pilotes, sur une enveloppe de 350 millions d’euros pour les briques technologiques et les démonstrateurs, dans le cadre du PIA, et de 325 millions d’euros pour les volets Écosystèmes territoriaux et Mobilités avec l’Ademe.