Monsieur le sénateur Houllegatte, l’échelon européen est crucial pour le développement de la filière de l’hydrogène. À cet égard, la publication de la stratégie européenne en juillet 2020 est une première étape très positive.
Celle-ci identifie la filière électrolyse comme une filière d’avenir et porte un objectif ambitieux de 40 gigawatts en 2030. L’enjeu est de construire des champions européens et de mettre en place des dispositifs de soutien pour le déploiement et l’industrialisation des solutions hydrogène.
La stratégie européenne affirme la nécessité de construire un cadre commun pour le développement de la filière.
Avec des objectifs de production d’hydrogène décarboné à hauteur de 6, 5 gigawatts d’électrolyse et de 600 000 tonnes à l’horizon 2030, la stratégie nationale de la France rejoint sur de nombreux points les fondamentaux de la stratégie européenne.
Les discussions sont actuellement en cours avec d’autres États membres pour mettre en place des projets importants d’intérêt européen commun, des projets partenariaux en vue de soutenir les industriels français et européens de la filière de l’hydrogène afin de leur permettre d’investir plus massivement quand cela est nécessaire. Ces projets seront notifiés à la Commission européenne.
La première réunion a eu lieu à haut niveau entre la Chancelière allemande et le Président de la République afin d’identifier les secteurs clés de cette coopération : la production d’électrolyseurs, les composants clés et des projets de décarbonation, notamment.
Ces grands axes se traduiront également par l’émergence de projets communs entre industriels. Ceux-ci seront suivis de près par les ministères de chaque pays pour faciliter leur déploiement, en particulier en combinant des soutiens financiers européens et nationaux.
En complément, une feuille de route « recherche » a également été construite avec l’Allemagne sur l’énergie durable. Un appel à projets sur les énergies renouvelables a été lancé à la fin 2018, l’hydrogène étant identifié comme un secteur clé.
Les dispositifs français viennent en complément des dispositifs européens, notamment via l’Ademe.
Cette articulation des différents dispositifs permettra de garantir les retombées positives de ces projets pour l’ensemble des États membres et de s’assurer, notamment, qu’il n’y a pas de redondances dans les thématiques financées. Je vous rejoins donc totalement sur la nécessaire coordination dans la mise en commun de nos moyens.