Nous auditionnons aujourd'hui Mme Nathalie Élimas, secrétaire d'État chargée de l'éducation prioritaire.
Madame la ministre, je vous remercie de prendre le temps de consacrer l'une de vos premières interventions relative à la réforme de l'éducation prioritaire à la commission de la culture du Sénat.
Nous sommes impatients de vous entendre. La commission s'était déjà intéressée à ce sujet l'année dernière. Avec mon collègue Jean-Yves Roux, désormais membre de la commission des lois, nous avions rédigé un rapport sur les nouveaux territoires de l'éducation et constations un certain nombre de carences dans la définition de la carte de l'éducation prioritaire.
J'en rappellerai au moins trois. Tout d'abord, la politique de l'éducation prioritaire crée une dichotomie forte entre les établissements qui se trouvent dans la carte des REP/REP+ et ceux qui n'y sont pas. Toute modification de cette carte est évidemment source de tensions avec la communauté éducative et les élus locaux.
Par ailleurs, il existe une problématique spécifique, celle des « écoles orphelines » : alors même que ces écoles disposent de toutes les caractéristiques pour faire partie de l'éducation prioritaire, elles en sont exclues car elles dépendent d'un collège jugé suffisamment mixte socialement.
Enfin, un chiffre nous avait surpris par son importance lors de la rédaction de ce rapport : 70 % des élèves socialement défavorisés ne sont pas scolarisés en REP/REP+ et ne bénéficient donc pas, par voie de conséquence, de moyens supplémentaires.
Une réforme de l'éducation prioritaire est donc nécessaire, mais elle ne manque pas de susciter un certain nombre de questions.
En premier lieu, comment inclure les écoles rurales dans cette politique de l'éducation prioritaire ? C'est une préoccupation que portent de nombreux sénateurs.
En second lieu, une part importante de la stratégie du ministère en faveur de l'école primaire concerne l'éducation prioritaire. Je pense au dédoublement des classes de grande section de maternelle, au CE1 en REP/REP+, à la prime pour les enseignants en REP ou encore aux dix-huit demi-journées sans élèves allouées aux enseignants de REP+ à des fins de travail en équipe. Comment allez-vous pouvoir concilier ces mesures avec la nouvelle éducation prioritaire que vous appelez de vos voeux ?
Madame la ministre, vous avez la parole.