Madame la ministre, trois académies vont cohabiter durant l'expérimentation avec celles où le système reste inchangé. Or la carte des REP date de 2014. Beaucoup d'acteurs de l'éducation estiment qu'il est urgent de la revoir. Des communes, des écoles et des secteurs qui devraient en faire partie en sont aujourd'hui exclus, ainsi que vous l'avez évoqué. Pourquoi attendre 2022 alors qu'il y a urgence, compte tenu de la situation sanitaire et de ses conséquences dans un certain nombre de quartiers, notamment populaires ?
Par ailleurs, une centaine de maires ont tiré la sonnette d'alarme - pour ne pas dire plus - à propos du risque de décrochage d'un certain nombre de quartiers populaires. Associez-vous des maires à la réflexion sur l'évolution de la carte de l'éducation prioritaire ? Cela me semble essentiel.
Quid d'autre part des dédoublements ? Certains ont été mis en oeuvre à différents niveaux. L'année dernière, le ministre a accepté qu'aucune classe ne ferme en milieu rural sans l'accord du maire. Nous avons été un certain nombre à plaider en ce sens. Ceci a permis d'améliorer le taux d'encadrement en milieu rural. Les contractualisations que vous proposez vont-elles remettre tout cela en cause ? Imaginons qu'elles ne retiennent pas tel ou tel établissement dont les CP et les CE1 sont dédoublés. Que vont-ils devenir ? Maintient-on le dédoublement ou pas ?
En outre, je n'arrive pas à comprendre en quoi la contractualisation va éviter les effets de seuil. Dans mon département, une école à classe unique en milieu rural a voulu candidater pour le label « École du numérique ». Cela lui a été refusé, l'inspecteur d'académie ayant déclaré qu'il étudierait la contractualisation lorsque cette école envisagera un regroupement avec d'autres établissements. Je trouve cela assez inquiétant.
Enfin, un REP doit faire travailler ensemble toute une communauté éducative. Peut-on parler de réseau lorsqu'un établissement contractualise avec le rectorat ?