Madame la ministre, je voudrais que vous compreniez l'émoi des acteurs locaux et nationaux, qui sont très investis dans les politiques éducatives, en particulier la politique d'éducation prioritaire. Annoncer une expérimentation qui peut préfigurer une future politique publique nous interpelle forcément.
Il ne s'agit pas d'un procès d'intention. La plupart d'entre nous ont été élus locaux. Nous sommes à présent élus nationaux. Il nous semble que nous avons un rôle à jouer dans la construction d'une future réforme de l'éducation prioritaire.
Vous l'avez dit dans votre propos liminaire, il existe des effets de seuil. On peut se retrouver, d'une rue à l'autre, classé ou non en zone d'éducation prioritaire. Nous sommes en 2020. Nous n'avons pas les mêmes moyens d'analyse qu'en 1981 : peut-on imaginer une politique d'éducation prioritaire plus fine, une gradation des moyens - et je rejoins ce qu'a dit Jacques Grosperrin sur les moyens supplémentaires qui doivent être envisagés dans le cadre d'une future réforme - afin d'éviter une forme de stigmatisation des établissements classés REP ou REP+ ?
On sait l'effet que cela peut avoir sur certaines familles. Pierre Ouzoulias disait que quelques-unes font le choix d'inscrire leurs enfants dans d'autres établissements voisins dotés de moyens plus importants. L'intégration de l'IPS peut-elle conduire à un changement de ce classement en REP et REP+ ?